L’Intelligence économique propose des méthodes propres à relever les défis contemporains. Beaucoup d’incompréhensions, principalement d’ordre culturel, ont entravé son développement en France : nous n’avons pas su saisir en temps utile les opportunités de l’après-guerre froide. Depuis 2003 la tendance est inversée ; une majorité de nos compatriotes a pris conscience des échecs d’un modèle économique et social dépassé. La création de la Fédération des professionnels de l’Intelligence économique (Fépie) est fondée sur la spécificité métiers de l’IE et sur la valeur ajoutée qu’ils sont en mesure de générer au profit de tous les acteurs de l’économie.
Les métiers de l'Intelligence économique
How to promote the value of occupations devoted to economic intelligence
Economic intelligence suggests ways of addressing contemporary challenges. A lot of misunderstanding, mostly of a cultural nature, has impeded its development in France: we did not manage to seize the opportunities presented by the ending of the Cold War in a timely manner. Since 2003 the situation has reversed; the majority of our fellow countrymen are aware of the shortcomings of an outdated social and economic system. The creation of the Federation of Economic Intelligence Professionals (Fédération des professionals de l’Intelligence–Fépie) is based on occupations linked to economic intelligence and on the value they are capable of adding, to the benefit of all involved in the economy.
Les principes et les pratiques de l’Intelligence économique ne sont pas spontanément acceptés par les Français. Ni nos schémas mentaux, ni nos comportements sociaux, ne nous prédisposent à reconnaître la validité de ses fondements théoriques et à adopter ses méthodes pratiques alors qu’elles ont largement fait preuve de leur efficacité au profit des économies les plus dynamiques du monde contemporain. Les principales raisons des incompréhensions, des oppositions de principe et des blocages qui, depuis plus de quinze ans ont entravé le développement de l’Intelligence économique en France, sont principalement d’ordre culturel.
Dans la livraison de décembre 2004 de Défense Nationale, Alain Juillet concluait son article intitulé « Du renseignement à l’Intelligence économique » en évoquant la nécessité d’une véritable « révolution culturelle » et en rappelant « tout ce qui reste à faire pour que les forces vives de notre pays s’approprient réellement un concept qui s’appuie sur quatre impératifs bien éloignés de la culture française : le partage des informations, la pratique des réseaux, le partenariat public-privé et la reconnaissance de l’utilité du renseignement ». Dans le même numéro, Jean-François Daguzan titrait « Pour en finir avec l’Intelligence économique », en insistant sur « les ambiguïtés d’un terme et d’un concept qui n’ont pas fait l’unanimité en France, provoquant tantôt un engouement excessif, tantôt le scepticisme, parfois le rejet ». De son point de vue, ce concept n’est pas suffisant pour répondre aux exigences de la pérennité de nos entreprises et de nos économies tant au niveau national qu’européen. Un an plus tard, l’année 2005 semble avoir joué le rôle d’une année charnière entre les aspects négatifs et positifs de l’introduction de l’Intelligence économique en France.
Parmi les effets négatifs, remarquons que les échecs politiques, économiques et sociaux et les révélations sur l’ampleur de la perte de richesse, de puissance et de prestige de notre pays, ont contribué à ouvrir les yeux de nos concitoyens sur les carences d’un « modèle » national, héritage de notre patrimoine culturel, supposé supérieur à celui des autres nations, et sur les effets déplorables d’une « stratégie du non-dit » qui a occulté ces réalités pendant de nombreuses années.
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