Allocution du président de la République, lors de sa visite aux forces aériennes, océaniques et stratégiques, le 19 janvier 2006. Lire la suite

  p. 5-12

Le 1er janvier 2006, l’Autriche a pris la présidence du Conseil de l’Union européenne. Monsieur Günther Platter, ministre fédéral de la Défense, expose ici les priorités et les ambitions de l’Autriche en matière de Politique européenne de sécurité et de défense (PESD) et présente la position autrichienne à l’égard des questions actuelles liées à la sécurité et la défense.

  p. 13-22

PESD - Veille stratégique

Qu’en est-il de la PESD quelques mois après les refus français et néerlandais de ratifier le Traité établissant une constitution pour l’Europe ? Le processus de développement de cette politique est-il ralenti, entravé voire bloqué ? Si une conséquence de cet ordre n’est pas à exclure, il semble tout de même que la PESD, largement construite en dehors des traités européens, ne puisse être fondamentalement affectée par l’échec constitutionnel. Le bilan semestriel, rendez-vous habituel de la « veille stratégique », témoigne de la poursuite du processus, avec en particulier le lancement de missions nouvelles, preuve du caractère de plus en plus opérationnel de la PESD. Lire la suite

  p. 23-24

Longtemps unique organisation intra-européenne compétente en matière de défense, l’Union de l’Europe occidentale (UEO) est dans une nouvelle phase d’amaigrissement au profit de la PESD et de l’Agence européenne de l’armement. Son avenir très incertain repose à la fois sur l’évolution du dossier du Traité constitutionnel européen et sur l’ampleur des économies budgétaires imposées par les capitales. En attendant, l’UEO survit comme référent prudent à la défense collective (avec son article V) et s’exprime par le dynamisme de son Assemblée parlementaire.

  p. 25-33

La coopération militaire franco-allemande ayant toujours répondu à une logique politique, il est normal de se demander si les événements récents — élections en Allemagne et rejet français de la Constitution européenne — vont avoir un impact sur les relations de sécurité entre les deux pays. Si l’on peut craindre un ralentissement de la coopération dû en particulier aux échéances électorales, les liens franco-allemands sont suffisamment forts pour ne pas être facilement remis en cause par les aléas de la vie politique.

  p. 34-40

La PESD a progressé sur le plan opérationnel, avec le lancement de plusieurs missions dans des zones géographiques nouvelles (Indonésie, Palestine, Darfour). Les actions civiles et militaires de l’Union européenne sont de plus en plus nombreuses, même si elles ont pour la plupart une envergure limitée. Le processus de renforcement des capacités est en cours. Le Collège européen de sécurité et de défense (CESD) a été créé par le Conseil affaires générales et relations extérieures (Cagre) le 18 juillet 2005.

  p. 41-52

La Stratégie européenne de sécurité, adoptée en décembre 2003, est mise en œuvre depuis deux ans. Il s’agit d’une stratégie intégrée couvrant toutes les dimensions de la politique étrangère, y compris la gestion des crises, et se déployant dans le voisinage de l’Union européenne comme au niveau mondial. Désormais dotée d’un cadre stratégique, l’Union doit travailler au renforcement de ses capacités intégrées, tant sur le plan civil que militaire.

  p. 53-63

Les transformations géostratégiques, pour ne pas dire spatiostratégiques, avec l’arrivée de nouveaux acteurs comme l’Inde et la Chine, ont poussé l’Europe à élaborer très rapidement un programme spatial militaire pour préserver sa légitimité sur la scène internationale. La volonté de space control, ou encore de militarisation de l’espace des États-Unis, illustre l’importance de l’espace militaire dans la conduite d’opérations extérieures. À l’heure actuelle, les programmes spatiaux militaires européens sont uniquement le fruit de juxtapositions de moyens nationaux. Dans ce domaine, la France a toujours été l’instigatrice de l’Europe spatiale, comme en témoigne le programme Helios II. Si programme spatial militaire européen il y a, il résultera d’une volonté commune de coopération de plusieurs pays membres, et non pas de l’unique détermination de la France, comme cela a souvent été le cas.

  p. 65-72

L’Union européenne ne disposant pas de capteurs autonomes, les données traitées par les institutions de la PESD proviennent soit de sources ouvertes, soit d’informations transmises par les services de renseignement des États membres. La montée en puissance du Centre de situation (Situation Center - SitCen) de l’Union, devrait améliorer la veille internationale, accélérer l’alerte et faciliter la prise de décision des institutions.

  p. 73-80

La direction des affaires financières de l’Observatoire économique de la Défense a publié dans son numéro de novembre 2005 (Ecodef n° 39) une cartographie présentant la synthèse des efforts de défense ; en absolu (dépenses, effectifs) et en relatif (pourcentage du PIB, structures des dépenses, ratio effectifs/population active) ; ainsi qu’un focus sur la R&D.

  p. 81-92

Repères - Opinions - Débats

Région extrêmement complexe, la Méditerranée rassemblera 700 millions d’hommes en 2010. Ses faiblesses structurelles ont été maintes fois relevées et les résultats des efforts de coopération, dans le domaine de la sécurité, se sont révélés souvent décevants. Les différences de perception et les méfiances respectives, pas seulement Nord-Sud, constituent des obstacles considérables. Pourtant, le besoin de sécurité partagée pousse à la recherche de nouveaux modes de coopération et à des approches innovantes dans le domaine militaire.

  p. 93-100

Depuis quarante ans, la Turquie est dans l’expectative d’une adhésion communautaire qui lui permettrait de relancer la modernisation initiée par Atatürk. L’Europe ne peut cependant répondre que partiellement aux attentes d’Ankara et éprouverait des difficultés majeures à intégrer cette nouvelle composante. Il convient donc de mesurer les aspirations des différentes parties à l’aune de leurs capacités d’adaptation pour dessiner, au terme d’un processus imaginatif, un avenir susceptible de répondre aux identités et intérêts de chacun.

  p. 101-114

Depuis la fin de la guerre froide, les droites et les gauches européennes ont été amenées à rompre avec leurs substrats idéologiques traditionnels en matière de défense. C’est particulièrement vrai en France où les questions militaires sous la Ve République étaient placées sous le double signe de la singularité vis-à-vis de l’extérieur et du consensus au plan intérieur. Aujourd’hui, quoique moribond, le consensus sur la défense française masque la portée de certains abandons de principe et une contradiction croissante à concilier aspiration à une défense européenne, intégration pragmatique dans l’Otan et souci d’indépendance. Lire la suite

  p. 115-126

Avec la suspension du service national, qui s’inscrit dans un mouvement plus vaste d’affaiblissement des structures institutionnelles gouvernementales, un facteur d’éducation et un vecteur de transmission de l’identité nationale ont subitement disparu. Si l’on considère ces événements à travers le prisme des émeutes qui ont éclaté dans les banlieues en novembre 2005, l’on peut en déduire que la suppression de la conscription a lourdement contribué au délitement social que la France connaît actuellement.

  p. 127-133

Afin d’éclairer le débat sur la question du contrôle des investissements étrangers dans des entreprises françaises jugées stratégiques, il faut exposer le dispositif juridique aujourd’hui en vigueur, notamment s’agissant des activités protégées dont la liste vient d’être dernièrement publiée. Il importe également de comprendre la portée de la jurisprudence de la Cour européenne de justice (CJCE) concernant les droits spéciaux de type golden shares établis à leur bénéfice par certains États membres, dont la France, afin de conserver la maîtrise du devenir de sociétés sensibles. L’ensemble du panorama ainsi dressé permet de conclure à la nécessité d’une doctrine claire de sécurité économique et de sécurité globale pour entretenir une interaction féconde avec les organes producteurs de la norme européenne.

  p. 134-140

L’Intelligence économique propose des méthodes propres à relever les défis contemporains. Beaucoup d’incompréhensions, principalement d’ordre culturel, ont entravé son développement en France : nous n’avons pas su saisir en temps utile les opportunités de l’après-guerre froide. Depuis 2003 la tendance est inversée ; une majorité de nos compatriotes a pris conscience des échecs d’un modèle économique et social dépassé. La création de la Fédération des professionnels de l’Intelligence économique (Fépie) est fondée sur la spécificité métiers de l’IE et sur la valeur ajoutée qu’ils sont en mesure de générer au profit de tous les acteurs de l’économie.

  p. 141-152

Chroniques

Deux modèles de prévention de la délinquance peuvent être distingués : la prévention « sociale » et la prévention « situationnelle ». Dans la première forme de prévention, qui s’est imposée en France comme le modèle dominant, il s’agit d’engager des actions en direction des auteurs (potentiels) d’actes délinquants et d’incivilités ; le délinquant étant considéré comme la victime d’une société qui n’a pas su assurer son intégration et sur lequel pèsent des facteurs d’inadaptation inhérents à son vécu et à ses conditions de vie. Dans une démarche « développementale », l’objectif de la prévention sociale est de mener une ou plusieurs actions sur le sujet et son micromilieu (famille, groupe de pairs, milieu scolaire), afin de parvenir à un recul des prédispositions à commettre des actes délinquants. Les actions d’animation destinées à améliorer les conditions de vie des populations sont alors privilégiées afin d’infléchir les progrès de la délinquance, indissolublement liés aux phénomènes de précarité et d’exclusion. Lire les premières lignes

  p. 153-156
  p. 157-166

R. Clement approuve que la récente réunion du commandement ait salué P. Struck d’une « ovation debout » sans précédent, mais bien méritée. Lire la suite

  p. 167-169

Bibliographie

Voici un vibrant plaidoyer en faveur de la défense antimissiles. Le plaideur n’est pas le premier venu. Bernard Lavarini fut conseiller du Premier ministre de 1997 à 2002 et directeur de la prospective chez Thomson-CSF. Concepteur de la première arme laser française, le laser est son truc, truc prodigieux. C’est à la « Grande Muraille » américaine que son livre renvoie, beau modèle. La présentation de ladite muraille est en deux temps : le pourquoi, le comment. Lire la suite

  p. 170-170

Rémy Leveau et Frédéric Chatillon : Monarchies du Golfe : les micro-États de la péninsule Arabique  ; La documentation française, 2005 ; 144 pages - Bruno Callies de Salies

Les bouleversements régionaux récents (écrasement de l’Irak, exacerbation de la crise israélo-palestinienne), les caractéristiques des sociétés (transition démographique, proportion importante de jeunes, nombre considérable d’étrangers), les problèmes de succession à venir (absence d’héritier désigné, âge de certains monarques) amènent à s’interroger sur l’avenir de ces petits pays. Les contributions rassemblées dans ce livre donnent de précieux éclairages sur ces divers problèmes. Lire la suite

  p. 171-171

Yvan Bazouni : Le métier de diplomate  ; L'Harmattan, 2005 ; 294 pages - Pierre Morisot

Préfacé par l’universitaire Jacques Chevallier, le portrait vise à présenter une image exacte et actuelle des hommes de la Carrière, une profession un peu mythique, mal connue, comptant dans ses rangs des effectifs limités et dont les membres sont plutôt agacés par les images du « Ferrero Rocher » et de la « diplomatie de la tasse de thé ». « Mais que font donc ces diplomates entre deux cocktails ? » demandait déjà naguère l’ambassadeur Chambon. Lire la suite

  p. 171-173

Pierre Boi : Dictionnaire interarmées. Termes militaires & paramilitaires  ; La Maison du dictionnaire, 2005 ; 643 pages - Joseph Henrotin

Occasion m’a été donnée de consulter le Dictionnaire interarmées. Termes militaires & paramilitaires de Pierre Boi. D’emblée, on peut considérer que l’ouvrage, produit par un seul auteur, est impressionnant. Avec ses 643 pages et ses 23 000 entrées en anglais, il dispose également d’un bréviaire de 199 pages développant des acronymes anglais. L’ouvrage est d’utilisation aisée, chaque entrée permettant de contextualiser le terme, éventuellement de le développer et donne sa traduction en français. Très utilement, l’auteur a adjoint à son ouvrage des tables d’équivalences de grades, de températures, de surfaces, de volumes et de mesures. Lire la suite

  p. 173-174

Cette étude sur les néoconservateurs est l’occasion pour Denise Artaud de mettre en lumière leur rôle clé dans l’orientation de la politique étrangère des États-Unis vers davantage d’unilatéralisme, et de proposer un historique de ce courant de pensée. L’ouvrage, fondé sur une solide connaissance des publications américaines, abondamment citées, est particulièrement vif et stimulant. Lire la suite

  p. 174-174

Revue Défense Nationale - Février 2006 - n° 683

Austria assumed the presidency of the Council of the European Union on 1 January 2006. Mr Günther Platter, the federal Minister for Defence, reveals here Austrian priorities and ambitions in respect of European Security and Defence Policy, and presents the Austrian view on current matters linked to security and defence.

ESDP

For a long time, the Western European Union (WEU) was the only inter-European authority competent to deal with defence matters; however, its importance is now declining as the European Security and Defence Policy and the European Armaments Agency grow. Its very uncertain future rests upon the outcome of the debate on a European constitutional treaty and upon the amount of budgetary constraint imposed by the capitals. In the meantime the WEU continues to be a useful reference point on collective defence (with its Article V) and makes its voice heard through the dynamism of its parliamentary Assembly.

Since Franco-German military cooperation has always been influenced by political logic, it is reasonable to wonder whether recent events—elections in Germany and France’s rejection of the European constitution—will have an impact on security relations between the two countries. Although one may expect a reduction in cooperation due, in particular, to the electoral calendar, Franco-German ties are sufficiently strong not to be easily called into question by the vagaries of political life.

ESDP has made progress operationally with several missions in new geographical areas (Indonesia, Palestine, Darfur). The European Union’s civil and military actions have increased in number, even if most of them are of limited scope. The process of reinforcing capabilities has started. A European Security and Defence College has been created.

European Security Strategy, which was adopted in December 2003, has now been implemented for two years. It is an integrated strategy covering all aspects of foreign policy including crisis management, both towards countries bordering the European Union and worldwide. Equipped with this strategic framework, the Union must now work towards improving its integrated capabilities in both civil and military matters.

The emergence of new players such as India and China has provoked such a transformation in both the geo- and space-strategic fields that Europe has been obliged to take urgent steps to develop a military space programme to sustain its position on the international stage. The desire of the United States to achieve ‘space control’ or to militarise space shows the importance of military space in the conduct of external operations. Current European military space programmes are merely the fruit of an amalgamation of national resources. In this field France has always been the instigator of the European space effort, as demonstrated by the Helios II programme. If there is to be a European military space programme, it will emerge from a desire to cooperate that is shared by several EU member states, and not exclusively from the resolve of France, as has so often been the case in the past.

Because the European Union has no autonomous sensors, information processed by the agencies of European Security and Defence Policy comes either from open sources or from the intelligence agencies of its member states. The increase in capability of the Union’s Situation Centre (SITCEN) should improve international watchfulness, increase the state of alertness and aid decision-making by those agencies.

The financial affairs bureau of the Observatoire économique de la Defense (a French defence economic forum) published in its November 2005 edition (Ecodef no. 39) a graphical overview of defence matters; in absolute terms (spending, manpower) and in relative terms (percentage of gross domestic product, spending allocations, the ratio of defence manpower to active civil population); R&D was also covered.

Opinions and Viewpoints

In 2010 the population of the Mediterranean basin, which is an extremely complex area, will be 700 million. The weaknesses of its organisations have often been remarked on and the results of cooperative efforts in security matters have often been disappointing. Differences of perception and mutual distrust, not solely between North and South, present considerable obstacles to progress. However, the need for shared security is driving the search for new ways in which to cooperate and for innovative approaches within the military sphere.

For forty years Turkey has been hoping to join the European Community, which would allow it to renew the modernisation initiated by Kemal Atatürk. Europe, however, can only partially provide the means to fulfil these hopes and would experience major difficulties in accepting this new member. It is therefore necessary to define the aspirations of the different parties by the yardstick of their abilities to adapt, and to be imaginative in trying to work out a possible way ahead which would meet the needs and interests of everyone involved.

Since the end of the Cold War European political parties of the left and the right have been forced to abandon their traditional ideological thinking on defence. This is particularly true in France, where defence policies under the Fifth Republic have been represented on the one hand as a unique and very personal standpoint with regard to the rest of the world, but have, on the other hand, been fully accepted by the population. Today, whilst moribund, public consensus on French defence matters conceals the abandonment of certain principles and the increasing contradiction of trying to reconcile the hopes of achieving a European defence system and a pragmatic integration within NATO with a concern for independence. Whichever party comes to power in 2007, French defence policy will have to undergo a change. This refocusing will inevitably have direct and obvious effects on French sovereignty, and on the credibility and control of military policy.

With the suspension of National Service, just one measure within a wider trend towards weakening governmental institutional structures, a component of education and an element in providing a sense of national identity have suddenly disappeared. Considering this in conjunction with the outbreaks of violence in the suburbs in November 2005, one can deduce that the suspension of conscription has contributed greatly to the social delinquency which France is currently suffering.

In order to shed light on the question of the control of foreign investment in French businesses considered to be strategic, one must look at the judicial system currently in place, taking particular note of protected concerns mentioned in a recently published list. It is also necessary to understand the importance of legal precedent set by the European Court of Justice concerning the special rights such as the so-called ‘golden shares’ established for their own benefit by certain member states, among them France, in order to preserve their hold over the future of sensitive companies. The full gamut of powers thus presented leads one to the conclusion that there is a need for a clear doctrine on economic security and on worldwide security to maintain fruitful interaction with those who set European standards.

Economic intelligence suggests ways of addressing contemporary challenges. A lot of misunderstanding, mostly of a cultural nature, has impeded its development in France: we did not manage to seize the opportunities presented by the ending of the Cold War in a timely manner. Since 2003 the situation has reversed; the majority of our fellow countrymen are aware of the shortcomings of an outdated social and economic system. The creation of the Federation of Economic Intelligence Professionals (Fédération des professionals de l’Intelligence–Fépie) is based on occupations linked to economic intelligence and on the value they are capable of adding, to the benefit of all involved in the economy.

Book reviews

Revue Défense Nationale - Février 2006 - n° 683

Qu’en est-il de la PESD quelques mois après les refus français et néerlandais de ratifier le Traité établissant une constitution pour l’Europe ? Le processus de développement de cette politique est-il ralenti, entravé voire bloqué ? Si une conséquence de cet ordre n’est pas à exclure, il semble tout de même que la PESD, largement construite en dehors des traités européens, ne puisse être fondamentalement affectée par l’échec constitutionnel. Le bilan semestriel, rendez-vous habituel de la « veille stratégique », témoigne de la poursuite du processus, avec en particulier le lancement de missions nouvelles, preuve du caractère de plus en plus opérationnel de la PESD.

La « Constitution européenne » prévoyait une clause d’assistance mutuelle en cas d’agression, ôtant sa raison d’être à l’Union de l’Europe occidentale (UEO) ; la non-ratification du Traité pourrait prolonger la durée de vie de l’UEO. Cependant, André Dumoulin montre bien qu’une évolution est en cours qui devrait logiquement aboutir à la fin de l’UEO.

Christophe Pajon envisage les conséquences des événements politiques récents sur la coopération militaire franco-allemande, élément central du projet européen de sécurité et de défense. Le rejet du Traité constitutionnel, et plus encore les échéances électorales en France et en Allemagne, ne sont pas des facteurs positifs. Pour autant, des liens étroits demeurent entre les militaires des deux pays, constituant une base solide qui n’a pas été remise en cause.

La PESD se construit, pierre après pierre, apportant à l’Union européenne une dimension qui lui faisait défaut ; mais la valeur ajoutée par cette politique reste insuffisante. La Stratégie de sécurité, dont Sven Biscop propose un premier bilan après deux années d’application, gagnerait à être mieux reliée à la PESD. L’approche globale développée par l’UE vis-à-vis de l’extérieur s’en trouverait renforcée.

Mehdi Bouchenak traite plus particulièrement du spatial militaire européen qui n’en est encore, dans le meilleur des cas, qu’au stade d’une mise en commun de moyens nationaux.

Les limites de l’instrument sont patentes, en particulier sur le plan des capacités. Christophe Cavaillès évoque les progrès, mais aussi les lacunes de la PESD dans le domaine du renseignement.

Toutefois, l’Europe de la défense, dans les limbes il y a encore quelques années, a le mérite d’exister et de prendre au fil du temps une forme plus aboutie, en s’appuyant sur la diversité des politiques nationales de défense. Yves Jacquin et Mahmoud Jlassi, qui signent le dernier article de cette quatrième « veille stratégique », présentent une analyse cartographique qui donne une vue précise du poids de la défense au sein de l’Union européenne. ♦

Fabien Terpan

Revue Défense Nationale - Février 2006 - n° 683

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