À l’heure des grands travaux sur l’optimisation des processus de maintenance, ceux relatifs à l’hélicoptère de combat Tigre attirent l’attention, en terme de rationalisation, d’interopérabilité et de maîtrise des coûts, sur les progrès pouvant être obtenus dans le soutien du matériel et des systèmes réalisés notamment à plusieurs nations. Cet exercice porte un regard nouveau sur la notion de maintien en condition opérationnelle (MCO) en tant que composante primordiale et trop longtemps délaissée dans la chaîne de valeur et les cycles de vie. Il apporte également une nouvelle opportunité d’affirmation de l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement (Occar) comme élément-clé d’une nouvelle dynamique européenne devant conjuguer à la fois les démarches communes et nationales dans l’intérêt général et au profit du client.
Le MCO de l'hélicoptère Tigre : un exemple fédérateur
In-service support for the Tigre helicopter: an example of cooperation
At a time when maintenance procedures are undergoing major reforms, those for the Tigre combat helicopter are demonstrating the gains that can be achieved through the rationalisation, interoperability and cost control of equipment support, and especially that produced by several nations. This exercise casts new light on the concept of support as a prime element in the life cycle of an item of equipment that has all too often been neglected. It also offers a new opportunity to reaffirm OCCAR as a positive contributor to a new European dynamic, combining joint and a multinational approaches, which offers benefits both overall and for the client.
Au lendemain de la création de l’Agence européenne de défense (AED) et des premiers pas de l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement (Occar) dans son nouveau statut juridique, les travaux relatifs au maintien en condition opérationnelle (MCO) de l’hélicoptère Tigre apparaissent comme une nouvelle chance de consolidation de la dynamique européenne, à la fois industrielle et opérationnelle.
Au-delà des schémas habituels focalisant l’attention sur la fabrication, il convient en effet de s’intéresser à un domaine jusqu’alors considéré comme secondaire et qui prend peu à peu sa vraie place dans la chaîne de valeur. Sans chercher à mettre en place rapidement des modèles trop innovants en terme de contractualisation, l’occasion est bonne de créer une ingénierie permettant de conserver un même standard entre partenaires et utilisateurs tout au long de la durée de vie du matériel, afin de limiter les risques et dérives — notamment en ce qui concerne le coût, la sécurité, les délais et les performances — ainsi qu’accroître la disponibilité et l’interopérabilité en cas de conflit, comme en temps de paix. Les exemples de l’avion franco-allemand de transport Transall (1) doivent être oubliés : les appareils allemands et français sont très différents et leur modèle d’entretien désormais très éloignés. Optimiser le MCO passe nécessairement par les notions de responsabilisation, de fidélisation, de prise de conscience collective, de transparence, de décloisonnement, d’évolution des mentalités et de confiance partagée entre les acteurs concernés par le processus global de disponibilité qui représente généralement plus des deux tiers du coût total de possession.
S’appuyant sur le concept de MCO tel qu’il est expliqué dans le numéro d’août-septembre 2005 de la revue Défense nationale et sécurité collective, l’analyse portera sur l’état des lieux, les enjeux globaux et l’originalité à affirmer au sujet de la maintenance du Tigre en terme de processus. Il ne sera pas ici question de remettre à plat toute l’organisation industrielle de la maintenance et le positionnement stratégique de ses acteurs, mais bien d’apporter un éclairage sur un exemple d’ingénierie et de rationalisation ; exemple à suivre certainement dans les futurs programmes en coopération, considérant que l’environnement de défense permet aussi de penser autrement pour agir autrement.
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