La guerre électronique sur Mirage IV - 40 années de guerre secrète racontées par ses acteurs
La guerre électronique sur Mirage IV - 40 années de guerre secrète racontées par ses acteurs
Ouvrage collectif du Comité historique de l’Association Guerrelec, ce livre révèle un aspect stratégique, essentiel, et jusque-là maintenu dans la discrétion du Mirage IV, en l’espèce son dispositif de guerre électronique. Système sophistiqué destiné à l’autoprotection du Mirage IV face aux menaces antiaériennes, la guerre électronique (GE) était indispensable à la réussite de sa mission de pénétration des dispositifs de défense adverses pour y délivrer l’arme nucléaire, mais aussi pour effectuer en toute sécurité ses missions de renseignement stratégique, son autre vocation. Sur ses moyens de guerre électronique embarqués reposait donc la crédibilité du vecteur, et donc de notre dissuasion.
Tel est le message fort de ce livre collectif réalisé par un groupe de 16 pilotes, opérateurs de systèmes, ingénieurs de la DGA et de l’industrie électronique militaire française qui durant quarante ans ont conçu, développé, fabriqué, testé et intégré les multiples systèmes de GE embarqués sur le bombardier stratégique français. Développés dans le plus grand secret par l’industrie électronique militaire française, et ce dès les origines du Mirage IV, modernisés en permanence, ces équipements relevaient de véritables « black programs ».
L’intérêt de l’ouvrage tient donc à ce qu’aucun document officiel n’ait été rendu public à ce jour sur ce sujet. La base documentaire de ce savoir-faire technologique et opérationnel français est donc contenue dans les 210 pages de témoignages de ce livre. Il faut ici rendre hommage au colonel Bernard Agnard, qui a su, avec le colonel Pierre-Alain Antoine et Geneviève Moulard rassembler, avec le soutien du général Mathe, alors commandant des Fas, les témoignages des acteurs de cette aventure aéronautique, opérationnelle et industrielle. Tous impliqués dans ces programmes, les 16 auteurs nous feront donc découvrir comment Agasol, Chipiron, Barracuda, Barax, CT 51, Serval, Agacette et autres lance-leurres ont pris place dans le Mirage IV pour assurer son autoprotection face aux menaces antiaériennes ; et parmi eux le colonel Priolet, dernier commandant de l’ERS 1/91 Gascogne jusqu’au retrait définitif du Mirage IV en juin 2005. Illustré par un très riche cahier photo, ce livre nous fait revivre l’opération Tobus au Tchad, les missions d’entraînement au-dessus du polygone de guerre électronique, la réalisation des programmes, jusqu’aux dernières missions au-dessus de l’Afghanistan.
Ce document est aussi celui d’une communauté, celle de la guerre électronique française, une communauté qui se retrouve dans celle des Forces aériennes stratégiques. Préfacé par l’IGA Bruno Berthet, président de Guerrelec, dédicacé par le général Philippe Maurin, premier commandant des Fas, ce livre s’inscrit aussi comme le deuxième volume consacré à la guerre électronique publié par l’Association Guerrelec, le premier étant un magistral ouvrage du général Jean-Paul Siffre : La guerre électronique. Maître des ondes, maître du monde paru en octobre 2003.
Ce livre est aussi tourné vers l’avenir : il nous transmet un autre message, celui de l’importance des programmes dit de « cohérence opérationnelle » dans la politique d’équipement des forces armées, ceux que l’on a souvent sacrifiés et que l’on sacrifie toujours sur l’autel des restrictions budgétaires. Il est vrai que les équipements relevant de ces programmes restent très souvent dans le secret pour des raisons évidentes et qu’ils ne se voient pas non plus sur les plates-formes de combat dans lesquels ils sont discrètement intégrés. Pourtant, faisant appel aux technologies les plus sophistiquées, ces équipements discrets sont indispensables à la crédibilité de notre défense et de notre sécurité. Les droits d’auteur de cet ouvrage seront reversés à l’Association des Ailes Brisées. ♦