Constatant l’entrée du PA2 dans la campagne présidentielle, le Cercle Aramide développe ici les arguments pour la construction du deuxième porte-avions en coopération avec les Britanniques (programme CVF). À la fois symbole et outil de puissance, ce bâtiment est essentiel à la France, à l’Europe.
Le deuxième porte-avions
The second aircraft carrier
Noting references to the PA2 during France’s presidential election campaign, the Cercle Aramide sets out the arguments for the build of a second aircraft carrier in collaboration with the British CVF programme. Both a symbol and an instrument of power, this ship is essential for France and for Europe.
Le porte-avions a fait une apparition remarquée dans la campagne présidentielle. On doit a priori s’en féliciter. De nombreux commentateurs regrettaient l’absence des enjeux stratégiques dans un débat qui va engager l’avenir de la nation. Avec le deuxième porte-avions, c’est l’un de ces enjeux qui est posé. Reste à savoir si les termes du débat sont bien choisis.
En effet, la question a été jusqu’ici principalement abordée sous l’angle budgétaire, avec la dénonciation du prix exorbitant d’un tel instrument. Le coût est un argument sérieux, mais il doit être rapporté aux avantages que la France, et par extension l’Europe, peuvent retirer de la possession d’une telle capacité. Le porte-avions reste l’instrument privilégié de la projection de puissance, l’un des artisans essentiels de la maîtrise des mers et de la frappe dans la profondeur. À ce titre, il est à la fois symbole de puissance et instrument de puissance.
Symbole
En dehors des États-Unis, la France est le seul pays à disposer d’un véritable porte-avions moderne opérationnel. La Russie a un porte-avions, le Kuznetsov, qui navigue très peu et n’a pas de groupe aérien opérationnel. Les autres pays (Royaume-Uni, Italie, Espagne, Inde) ont des porte-aéronefs qui embarquent des avions à décollage court et rayon d’action limité et des hélicoptères, sans capacité de frappe dans la profondeur. Les insuffisances de la formule sont tellement avérées que la Grande-Bretagne, après les avoir dûment expérimentées pendant plus de vingt ans, a décidé de revenir à de véritables porte-avions avec ses deux CVF, en cours de développement, et dont le programme est prêt à être lancé. À l’heure où le poids économique de la France se réduit au sein de l’Europe et du monde, qui oserait nier que la possession d’un porte-avions moderne, doté d’une capacité sans faille de frappe conventionnelle et nucléaire, est l’un des atouts qui justifie le rang de la France et son siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies ?
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