« La politique arabe de la France », Études géopolitiques n° 7
« La politique arabe de la France »
Au moment où s’installe à l’Élysée une nouvelle équipe, dans le climat de la « rupture » prônée par son nouveau locataire, ce numéro d’Études géopolitiques – publication éditée par l’Observatoire d’études géopolitiques (OEG), présidé par Zeina El Tibi – sur ce qu’a été et devrait rester une certaine politique arabe, revêt un caractère très prospectif.
À l’heure où la fin de la présidence de Jacques Chirac suscite une certaine inquiétude dans les pays arabes, Charles Saint-Prot publie un essai où il rappelle que la politique arabe de la France s’inscrit à la fois dans la pérennité d’une longue histoire, dans l’évidence d’une géographie, faisant de la France et du monde arabe levantin et oriental des voisins de palier.
C’est ainsi, à travers l’analyse de ce qui a toujours été une vision volontariste, indépendante de l’agenda américain portée avec force par le général de Gaulle – notamment à partir de 1967 – relancée courageusement à partir de 1996 et réaffirmée avec emphase à l’occasion du discours de Dominique de Villepin à l’ONU en 2003, que la spécificité diplomatique française prend toute sa dimension. Cette politique arabe de la France serait ainsi guidée par de grands principes universels et constituerait un puissant ferment d’équilibre au Proche-Orient, région, faut-il le rappeler, la moins épargnée en termes de conflits devenus inextricables par la conjonction d’intérêts locaux et d’influences géopolitiques.
Le directeur de l’OEG défend ainsi l’idée que les bouleversements du monde et la menace d’un choc entre les civilisations rendent aujourd’hui cette politique encore plus essentielle parce qu’elle est le fondement le plus solide d’une entente fructueuse entre les peuples du Nord et du Sud de la Méditerranée, notamment dans le contexte du règlement pacifique de la question israélo-palestinienne.
En ce sens, ce livre est à mettre entre toutes les mains, notamment dans celles du nouveau président de la République, afin de ne pas perdre le fil de cette amitié si particulière, qui fait que la France a encore une politique étrangère…
À noter, en annexe, la publication d’une étude très complète portant sur les relations économiques franco-arabes par Saleh al Tayar, secrétaire général de la Chambre de commerce franco-arabe. ♦