Pages d'histoire - Hong-Kong. Des jeux olympiques aux nuits de Chine
C’étaient deux petits hommes jaunes : ni leur taille modeste, ni leur maintien timide, ni leurs performances dans un sport peu spectaculaire, n’avaient spécialement attiré l’attention au milieu des superbes athlètes nordiques dont les chairs nacrées et musclées remportaient tant de victoires publiques, tant de triomphes plus discrets. Ils étaient partis de Berlin, sans faste, l’un avec un second prix olympique, l’autre avec une médaille de bronze, dans le 200 mètres nautique, ce qui leur avait valu un accueil flatteur lors de leur arrivée à Yokohama, et l’on n’avait plus entendu parler d’eux…
De nouveau cependant, ils se trouvaient debout côte à côte, Ito et Kiyokawa, dans leur tenue kaki de fantassins en campagne, sans rien qui les distingue de leurs milliers de camarades, crânes rasés, fronts bronzés, sur lesquels se jouaient les reflets d’une unique ampoule dans l’abri obscur.
Dans la pénombre, quelques ombres assises devant une table ; même faciès, crânes tondus, cols serrés, tuniques sombres aux galons de tresse noire, invisibles ; paroles brèves, figures fermées, visiblement la discussion était terminée, la décision prise.
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