L'océan Indien dans la Seconde Guerre mondiale
L'océan Indien dans la Seconde Guerre mondiale
L’amiral Labrousse s’est beaucoup intéressé aux « mers orientales ». Il fut attaché militaire en Éthiopie, Arabie Saoudite, Yémen, Somalie et Soudan. On comprend donc qu’il y revienne ici, expliquant avec une grande érudition ce qui s’est passé, durant la Seconde Guerre mondiale, dans un théâtre naval qu’il dit secondaire. C’est pourtant dès 1940 que la guerre se déclenche dans ce vaste océan que bordent les possessions coloniales de l’Occident. Le troisième océan de la planète servira de support à un trafic allié que la précarité du canal de Suez et la maîtrise japonaise au Pacifique imposent de détourner. S’ensuivront maintes opérations, petites ou grandes, tragiques ou pittoresques, que l’auteur détaille au bâtiment près.
Voici les raiders allemands, corsaires modernes changeant d’aspect comme leurs capitaines de chemise, bâtiments tueurs dont le Pinguin est le champion ayant à son tableau de chasse 28 navires coulés ou capturés. Voici les forceurs de blocus, important d’Extrême-Orient en Allemagne les matières premières indispensables et dont certains sont des sous-marins de transport. Voici la marine italienne coincée en mer Rouge et s’y battant avec honneur, et l’odyssée de quatre sous-marins s’échappant de Massaoua pour rallier Bordeaux en mai 1941. Voici la côte française des Somalis bloquée par Anglais et Français libres et ravitaillée à partir de Diego-Suarez par sous-marins encore… et voiliers.
Mais la grande bataille est autre. C’est celle que se livrent Japonais et Britanniques, les premiers rêvant un temps aux Indes, les seconds accrochés à Singapour et Colombo. On sait le triomphe initial des Japonais conquérant Thaïlande, Malaisie, Singapour et les Indes néerlandaises avant que la bataille de Midway ne les oblige à abandonner leur rêve indien. Entre-temps eut lieu, en avril 1942, une belle partie de cache-cache entre l’Eastern Fleet britannique et la Force de raid japonaise, duel d’aveugles dont les avions embarqués sont la canne blanche.
Théâtre secondaire ? Sans doute. Mais tout engagement naval est, pour les braves marins qui en sont les acteurs, à la vie à la mort. ♦