Le développement d'une logique de réseaux dans un espace désormais transnational est révélateur du rôle prépondérant de l'information en général, et du renseignement en particulier. Comment les décideurs politiques et militaires peuvent-ils jouer de cette dominance informationnelle dans un environnement international systémique ? La place dominante du renseignement impose de manipuler les normes, les relais et les noeuds de répartition de l'information. Le knowledge management permet d'instrumentaliser des croyances et des discours à travers des comportements de séduction et d'intégration de valeurs communes, formant une « noopolitique ». Dès lors, le knowledge warfare offre la possibilité d'une autre forme de gestion de crise ou de conflit, de manière préventive ou non. L'efficacité d'une stratégie basée sur la mondialisation de certains idéaux semble pourtant limitée : le libéralisme démocratique américain ne constitue aucunement une force de persuasion ou de conviction face à certains acteurs sous-étatiques et à leur propre communauté de valeurs tournée autour du Djihad.