The West as a model?
Éditorial
L’exemplarité du modèle occidental suscite de plus en plus de doutes dans le monde, la stratégie américaine fait l’objet d’interrogations critiques de la part des plus fidèles alliés des États-Unis. Le tout se traduit par un affaiblissement continu de l’influence occidentale sur les affaires du monde.
Dans un environnement dégradé après les espoirs qu’avaient suscités la chute du mur de Berlin et l’implosion de l’Union soviétique trois facteurs aux conséquences non encore discernables sont à noter :
- une détermination renouvelée des États-Unis qui veulent reprendre l’initiative et rester maître du jeu dans tous les domaines,
- le renouveau de la Russie comme acteur mondial indépendant,
- la nouvelle approche transatlantique et européenne de la présidence française.
Nul doute que l’interaction des deux premiers facteurs est et sera suivie de tensions. On peut citer entre autres la politique iranienne et le bouclier antimissiles. Cette interaction aura forcément des conséquences sur l’initiative de la présidence française qui suscite de nombreuses interrogations et débats en France, au sein de l’Union européenne et à l’Otan.
Le bouclier antimissiles fait l’objet de deux controverses :
- politiques par la Russie et la Chine qui estiment que cette initiative favorise la prolifération et la course aux armements,
- techniques par de nombreux experts qui mettent en parallèle un coût élevé et une efficacité non assurable à 100 %.
En outre certains s’interrogent sur le véritable objectif des États-Unis qui historiquement ont consacré des sommes modestes aux recherches et développements correspondants. Ne s’agit-il pas d’une opération visant à distraire les crédits de l’Union européenne, par essences limités, des domaines essentiels à son autonomie voire à sa souveraineté ?
En tout état de cause, il conviendrait que l’Union européenne se saisisse de ce dossier et en examine lucidement tous les aspects.
Dans les mois à venir, la place de la France dans l’Otan et les relations entre la PESD et l’Otan resteront d’actualité.
Ce numéro spécial Otan, préparé avec son efficacité habituelle par le lieutenant-colonel Olivier Kempf, apparaît donc tout à fait opportun. ♦