L’exemplarité du modèle occidental suscite de plus en plus de doutes dans le monde, la stratégie américaine fait l’objet d’interrogations critiques de la part des plus fidèles alliés des États-Unis. Le tout se traduit par un affaiblissement continu de l’influence occidentale sur les affaires du monde. Lire la suite

  p. 5-6

Otan

Extraits (portant sur l’Otan) du rapport sur la France et la mondialisation, de M. Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères, adressé au président de la République le 4 septembre 2007 (www.elysee.fr).

  p. 7-12

Extraits du discours de M. Hervé Morin, ministre de la Défense, à l’Université de la Défense à Toulouse, le 11 septembre 2007 (www.defense.gouv.fr). Lire la suite

  p. 14-15

Extraits du rapport d’information n° 405 du Sénat, au nom de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, sur l’évolution de l’Otan, juillet 2007.

  p. 17-20

L’Otan à venir doit prendre en compte les difficiles réalités qu’elle vit ces dernières années et qui, malgré son souci permanent de transformation, bouchent peu à peu son horizon. Il s’agit de défis organisationnels, opérationnels et politiques. Rien de tout cela n’est vraiment nouveau, mais la conjonction actuelle de tous ces défis risque de fragiliser l’organisation atlantique héritée de la guerre froide jusqu’à remettre en cause son bien fondé. C’est aussi le moment pour la France de normaliser sa position militaire dans l’Alliance.

  p. 21-30

Le sommet de Riga avait marqué un certain trouble de l’Alliance atlantique. Celui-ci s’est accentué, à cause notamment de l’attitude de M. Poutine depuis février. Il reste que la mécanique otanienne a poursuivi son travail, qu’il s’agisse des opérations ou des dossiers transverses. La question des relations entre la France et l’Otan a évidemment été affectée par les résultats des élections du printemps, même si cela n’est pas encore très visible. Mais la grande affaire reste l’Afghanistan : la transformation de l’alliance s’y déroule dans les faits.

  p. 31-40

La sécurité énergétique est une préoccupation actuelle de la communauté internationale. Deux points attirent spécialement l’attention : la dépendance des importations de gaz et de pétrole, et la vulnérabilité des infrastructures énergétiques. Dans les deux cas, l’Alliance peut apporter son aide.

  p. 41-48

Après six ans de transformation des armées américaines en pleine guerre d’Irak, le départ de M. Rumsfeld a sonné l’heure d’un premier bilan. Le rêve d’une rupture dans l’innovation et d’un rapide changement des mentalités, gage d’une interarmisation parfaite, s’est mué en une usine de génération capacitaire, où la technologie est reine. La préparation opérationnelle et l’intégration des capacités nouvelles ont de ce fait remplacé le développement de concepts et l’expérimentation dans l’économie de la transformation, tandis que l’interagence amène une note d’espoir pour la résolution des crises futures.

  p. 49-58

La France est engagée significativement en Afghanistan aux côtés de ses alliés américains et européens. Cet engagement reconnu et souhaité, se justifie par plusieurs intérêts stratégiques notamment celui de la solidarité transatlantique. Lire la suite

  p. 59-68

Repères - Opinions - Débats

Compte rendu de la conférence organisée par le Comité d’études de défense nationale le 27 juin 2007, prononcée par le général de brigade (2S) Alain Lamballe.

  p. 69-81

« Inclure les Américains, exclure les Russes, maîtriser les Allemands » : Lord Ismay, premier secrétaire général de l’Otan, définissait ainsi le rôle de l’organisation dans les années 50 ; et tout le monde pensait que le projet était révolu de nos jours. Tout le monde, sauf les Russes qui persistent à trouver que l’Otan cherche à les exclure. Sincère ou calculée, cette attitude a en tout cas animé l’année 2007, au point qu’on peut parler d’un retour de la question russe en Europe, et donc de la question européenne dans les priorités stratégiques américaines ; mais n’était-ce pas l’objectif de Moscou ?

  p. 83-92

Engagée depuis plusieurs années dans un programme de défense antimissiles de théâtre, la France adopte une posture plus prudente quant à la mise en place d’un système de protection des territoires et des populations de l’Otan. Les projets des Etats-Unis d’implanter des systèmes antibalistiques en Europe centrale sont venus bouleverser la démarche décidée au sommet de Riga. La France devra donc se prononcer sur sa participation à un éventuel programme de l’Otan complémentaire du système américain.

  p. 93-103

Après avoir dressé le panorama mondial de la menace balistique, Edward O'Hara (président de la commission ad hoc de l'UEO), étudie le système de défense antimissiles (BMDS) des États-Unis. Examinant ensuite les positions en Europe (Otan, Union européenne, France, Grande-Bretagne, Allemagne, Russie) et craignant une nouvelle course aux armements, l'auteur présente les propositions de l'Assemblée de l'UEO, qui constituent un début de stratégie européenne commune.

  p. 104-111

Le bouclier antimissiles américain en Europe est devenu en quelques mois un sujet de débat public, d’affirmations contradictoires, voire d’affrontement géopolitique. Au-delà des effets médiatiques, observons qu’il existe des travaux antérieurs sur les questions techniques et opérationnelles qui ont pressenti l’implication militaro-politique maintenant publique. Il est utile de reprendre ces connaissances pour tenter de clarifier le débat. En particulier, de saisir la dimension éminemment multinationale d’une bataille qui se déroule au-dessus du territoire européen sans que ne soit possible une consultation gouvernementale en temps réel. Cette défense se prépare. Elle peut se maîtriser pour autant que l’Europe veuille bien y consacrer un effort minimal qui permet de comprendre, de s’engager et d’apporter une contribution probablement très opportune pour elle.

  p. 112-119

Cet article aborde l’Amérique latine sous un angle insuffisamment traité en France : celui de la sécurité. Relativement pacifique jusqu’aux années 50, cette région a subi les contrecoups de la rivalité américano-soviétique pendant la guerre froide. Elle s’est trouvée au lendemain de la vague de démocratisation des années 80, confrontée à trois défis de sécurité : consolider la paix ; promouvoir et consolider la démocratie ; traiter les « nouvelles menaces ». Cette tâche, la plus difficile des trois, se heurte en tout cas aujourd’hui aux divergences entre Américains et Latino-Américains sur le sujet.

  p. 120-130

L’agenda de la politique extérieure de l’Administration Bush concernant l’Amérique latine est caractérisé par une position ambiguë qui se débat entre le partenariat et le distancement : un rapprochement né du désir de rencontrer un partenaire fidèle dans la lutte contre le terrorisme mondial et un fournisseur fiable d’hydrocarbures ; un éloignement produit par l’échec du projet d’une zone de libre-échange au niveau continental et une inquiétude sur l’immigration mise en évidence par l’augmentation des taxes d’immigration pour les Latino-Américains et la construction d’un mur à la frontière avec le Mexique.

  p. 131-139

La République islamique d’Iran estime le contexte régional et international favorable à sa stratégie de « dissuasion asymétrique » à l’abri de laquelle se poursuit son programme nucléaire. Pour les dirigeants iraniens, les « déclarations de guerre » lancés par les puissances occidentales font partie d’une « guerre psychologique », ces puissances étant « dissuadées » de mener une quelconque opération préventive pour arrêter ou retarder le programme nucléaire iranien. En effet, Washington, Tel-Aviv et Paris, et avec eux la communauté internationale, sont exposés à la machine de guerre et de terreur iranienne. La « dissuasion » fonctionnera-t-elle pour autant, si l’Iran maintenait ses ambitions nucléaires ? La communauté internationale ne manquera pas de poser le problème actuel sous forme d’une opération de « pertes et profits », avant que l’Iran n’accède réellement à l’arme atomique et ne fasse jouer pleinement la dissuasion nucléaire.

  p. 140-144

À propos du Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale

Ce texte analyse les implications systémiques, géopolitiques et stratégiques des récentes mutations de la scène mondiale et vise à brosser les axes directeurs d’une stratégie intégrale et globale de l’Europe dans le monde. En identifiant le « pivot géographique de l’histoire du XXIe siècle » dans l’océan Indien, l’auteur croit y repérer un espace de présence européenne inaperçu et décisif. Lire la suite

  p. 145-152

Depuis quelques mois, les systèmes d’information des pays occidentaux sont victimes d’attaques virulentes provenant de la République populaire de Chine (RPC). Organisées ou non par l’Armée populaire de libération de la Chine (APL) il n’y a aucun doute sur le fait qu’elles proviennent de pirates informatiques (hackers) de haut niveau qui ont bénéficié de moyens techniques et financiers important complétés par des informations précises sur les infrastructures de leurs cibles. Ces intrusions sont complexes à mettre en œuvre et ne peuvent s’improviser, il est beaucoup plus compliqué de lancer une attaque dans le but de récupérer de l’information à caractère confidentiel voire classifiée, que de détruire des serveurs ennemis comme cela avait été le cas pour l’Estonie.

  p. 153-159

La priorité la plus évidente en matière de sécurité est le renforcement de la « résilience » ; mais ensuite, force est de constater qu’il sera difficile d’appliquer une stratégie globale dans un contexte multi-pilotes — la France, l’Europe, le monde — pour répondre à des menaces chaque jour plus imprévisibles. La démarche stratégique est cependant d’autant plus nécessaire : pour conserver la cohérence de l’action, il faut un cap. Lire la suite

  p. 161-168

Chroniques

  p. 160-172

Bibliographie

Pierre Pascallon (dir.) : Quel avenir pour l'Otan ?  ; Éditions L'Harmattan, mai 2007 ; 412 pages - Emmanuel Dupuy

Le nouvel opus de la riche collection « Défense » des éditions L’Harmattan, portant sur l’Alliance atlantique, sous la direction de Pierre Pascallon, professeur des Universités, ancien parlementaire très au fait des questions militaires, et président du Club Participation & Progrès, était particulièrement attendu. Cet ouvrage dont les nombreuses contributions rédigées par les meilleurs experts militaires et civils issus de la communauté euro-atlantique, reprend les interventions prononcées au cours d’un colloque organisé, le 18 septembre 2006, à l’Assemblée nationale. Lire la suite

  p. 173-174

Ce livre en trois tomes est un monument. Il présente, collectés sur cinq siècles (1328-1868), 101 textes fondateurs de nos institutions militaires. Préfacé par Philippe Contamine, membre de l’Institut, réalisé par trois historiens sous surveillance (dont celle du Centre d’études d’histoire de la défense), c’est un ouvrage d’érudition. On connaît le risque du genre : que le foisonnement des données n’étouffe chez l’érudit l’esprit de synthèse. Nos auteurs y échappent, chaque tome étant précédé d’une brève introduction et chaque texte d’une présentation dans le droit-fil de l’introduction. Au reste, les textes parlent d’eux-mêmes et c’est un plaisir de les écouter : sérieux du document, dépaysement que suscite la langue (que l’on voit évoluer du « moyen français » au français contemporain), structure du discours, changeant aussi (verbosité des rédacteurs anciens plus soucieux du tout-dire que du bien-dire, sécheresse administrative des modernes). Lire la suite

  p. 175-176

Olivier Hubac : France - la fin d'une influence  ; Éditions de la Martinière, 2007 ; 165 pages - Pierre Morisot

Le thème du déclin, allant de pair avec celui de la repentance, était de rigueur en cet hiver 2007, pessimiste bien qu’ensoleillé. En attendant le réveil promis au printemps suivant, électoral bien que pluvieux, Olivier Hubac constate à son tour la difficulté que nous éprouvons, pauvres Français, à « tenir notre rang », au-delà des « victoires oratoires diplomatiques trop faciles » et des « parades à la tribune des Nations unies », aimables pierres jetées dans le jardin de tel récent successeur de Vergennes. Bref, si désormais « le discours ne correspond plus aux moyens », il nous faut atteindre le « juste équilibre entre volonté et capacité ». Cela est tellement évident qu’il n’y a rien à redire. Lire la suite

  p. 176-177

Barthélémy Courmont : Washington et les États voyous. Une Stratégie plurielle ?  ; Éditions Dalloz-Iris, mai 2007 ; 304 pages - Emmanuel Dupuy

Lorsqu’il s’est agi de désigner leurs principaux adversaires, de juger des régimes qualifiés d’hostiles, et de cibler les nouvelles menaces auxquelles les États-Unis auraient à faire face, sont apparus, il y a une quinzaine d’années, le concept d’« État voyou » (Rogue states) et son corollaire, celui d’« axe du mal ». Un État est ainsi considéré comme « défaillant » : soit parce qu’il recourt délibérément à des principes ou modes d’action qui contreviennent au droit international (on parle alors d’État « voyou ») ; soit parce qu’il n’est pas en mesure, pour des motifs conjoncturels ou structurels, d’honorer les obligations qui lui incombent en regard de sa propre loi fondamentale ou du droit international (on parle alors d’État « failli »). Lire la suite

  p. 177-178

Jean-Pierre Filiu : Les frontières du Jihad  ; Fayard, 2006 ; 364 pages - Eugène Berg

Jihad ! Que d’erreurs ont été commises en ton nom et sur ton nom ! On le traduit allégrement par « guerre sainte » commence Jean-Pierre Filiu, historien, et arabisant, professeur associé à l’Institut d’études politiques de Paris. Pourtant le jihad militaire, qu’il soit offensif ou défensif est moins noble que le grand « jihad », le travail piétiste, voire mystique du musulman sur lui-même pour atteindre les niveaux les plus sublimes de la foi. Lire la suite

  p. 178-180

Pascal Lorot : Le siècle de la Chine - Essai sur la nouvelle puissance chinoise  ; Choiseul, 2007 ; 258 pages - Eugène Berg

Le XXIe siècle sera-t-il celui de la Chine, comme le XXe fut américain, et le XIXe britannique, s’interroge, Pascal Lorot, président de l’Institut Choiseul et directeur de la revue Géoéconomie ? Pour tenter d’y répondre, il n’assène pas au lecteur de longs développements, mais procède par petites touches, séries de paragraphes ciselés, et subtils, véritables calligraphies intellectuelles. Arrivera-t-il un moment où les États-Unis ne seront plus l’unique « hyperpuissance » ? Et quelles en seront les conséquences pour le monde qui, selon la prévision célèbre d’Alain Peyrefitte, exprimée dès 1971, devrait alors trembler ? Lire la suite

  p. 180-181

Philippe Herzog : Le Bonheur du voyage  ; Éditions le Manuscrit, 2006 ; 85 pages - Pierre Morisot

Le voyage proposé va à la poursuite d’Europe enlevée par Zeus. Au-delà de la mythologie, Philippe Herzog lance, dans cet ouvrage court et dense appuyé sur de nombreuses références, un plaidoyer en vue de compléter et de raffermir la construction de notre continent. Il s’agit en effet d’une communauté encore fragile, « divisée en États plus rivaux que solidaires » où les élections « escamotent le débat sur les choix de politique européenne » et où les élus strasbourgeois restent encore « trop liés aux oligarchies nationales partisanes ». Bref, l’Europe est considérée comme relevant de la politique étrangère. Lire la suite

  p. 181-182

Revue Défense Nationale - Novembre 2007 - n° 702

NATO

Extracts concerning NATO from the report by Mr Hubert Védrine, formerly Minister for Foreign Affairs, on France and globalisation, addressed to the President of the Republic on 4 September 2007 (www.elysee.fr).

The NATO of the future will have to take account of the demanding situations that it has lived through in recent years and that, despite its ongoing desire for change, have to some extent clouded its outlook. These challenges have been operational, organisational and political. There is nothing really new in this, but the current juxtaposition of these challenges threatens to weaken the Atlantic organisation that emerged from the Cold War, perhaps even calling into question its very foundations. It is also time for France to regularise its military position within the Alliance.

The Riga summit demonstrated a degree of Atlantic Alliance confusion that has increased since February, mainly because of Mr Putin’s attitude. Nonetheless, the NATO mechanism has continued to work, whether it is a matter of operations or of other issues. The question of France’s relationship with NATO has evidently been affected by the spring election results, even if that is still not very obvious. But the main issue remains Afghanistan: the transformation of the Alliance is actually taking place there.

Energy security is one of the international community’s current concerns. Two aspects are attracting special attention: dependence on gas and oil imports and the vulnerability of the infrastructure. In both of these, the Alliance can provide help.

After six years of transforming US forces while fighting a war in Iraq, Mr Rumsfeld has resigned and the time has come for a first evaluation of the transformation enterprise. The dream of disruptive innovation and of a rapid change of mentalities towards a seamless Big Joint has given way to a venture generating capabilities under the spell of technology. Training and integration of new capabilities have thus replaced concept development and experimentation in the transformation business model, while the progress of Interagency strikes a hopeful note for the resolution of future crises.

France is heavily involved in Afghanistan alongside its US and European allies. A number of strategic interests, in particular transatlantic solidarity, justify this involvement, which is both recognised and wanted. While the Afghan theatre seems to be a mix of politico-military problems and an unprecedented test-bed for the Atlantic Alliance, France may create strategic surprise by now favouring an interministerial approach, which it sees as the only real key to success.

Varies

Report on a lecture arranged by the Committee for National Defence Studies on 27 June 2007 and given by Brigadier Alain Lamballe.

‘To keep the Americans in, the Russians out and the Germans down’ was how Lord Ismay, the first Secretary General of NATO, defined the purpose of the organisation. That was in the 1950s, and everyone considers that this view belongs to the past. Everyone that is, except the Russians, who continue to believe that NATO seeks to exclude them. Whether sincere or calculated, this attitude has in any event coloured the year 2007 to the point where we can speak of a return of the Russian question in Europe, and hence of the European question in American strategic priorities. But was this Moscow’s objective?

France, which has been involved in a theatre missile defence programme for several years, is taking a cautious approach over the introduction of a system to protect the territory and populations of NATO. US plans to set up anti-ballistic missile systems in Central Europe have disrupted the approach decided at the Riga summit. France will therefore have to decide on whether to participate in any NATO programme to complement the US system.

After a review of the global threat from ballistic missiles, the author examines the US Ballistic Missile Defence System (BMDS). The various positions in Europe (NATO, the EU, Britain, France, Germany and Russia) are presented. Concerned at the possibility of a new arms race, the author puts forward the WEU Parliamentary Assembly’s recommendations, which constitute the beginnings of a common European strategy.

The US missile defence shield in Europe has in just a few months become a subject of public debate, of contradictory statements, and has even gone as far as a geopolitical confrontation. Yet behind the media hype work has been under way on technical and operational issues that have raised the politico-military questions now in the public domain. It is worthwhile looking at some of this technical information in order to clarify the debate. For example, to understand the multinational dimension of a battle which could take place above European territory without any consultation between governments being possible in real time. Plans for this type of defence are under way now. It can be controlled as long as Europe has the will to expend a little effort to understand it, to be involved in it and to bring to it what will probably be a very timely contribution for the continent.

This article looks at an aspect of Latin America that does not receive enough attention in France: security. Relatively peaceful until the 1950s, this region suffered the repercussions of US-Soviet rivalry during the Cold War. Following the wave of democratisation in the 1980s, it faced three security challenges: consolidating peace; promoting and consolidating democracy; and dealing with the ‘new threats’. This last task, the most difficult of the three, today comes up against US-Latin American divergences of view.

The Bush administration’s foreign policy agenda for Latin America is ambiguous, both tending to partnership and distancing itself from its southern neighbours. Rapprochement stems from a wish for real partnership in the fight against global terrorism and a dependable supply of hydrocarbon fuels; and distance results from the failure of the plan for a continent-wide free-trade area and concern over immigration seen in the taxation of immigrants and the building of a barrier along the border with Mexico.

The Islamic Republic of Iran judges the regional and international context favourable to the strategy of ‘asymmetric deterrence’ which protects its nuclear programme. In the eyes of the Iranian leadership, the ‘declarations of war’ made by the Western powers are part of a psychological war, and these powers are ‘deterred’ from conducting preventive operations to halt or retard the Iranian nuclear programme. Washington, Tel Aviv and Paris, and with them the international community, are exposed to the Iranian war and terror machine. Will ‘deterrence’ work though, if Iran maintains its nuclear ambitions? The international community will continue to consider the problem in the form of a ‘profit and loss’ operation before Iran actually develops a nuclear weapon and is able to operate full nuclear deterrence.

About of the Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale

This article analyses the systemic, geopolitical and strategic implications of recent changes in the world and suggests the elements of a European global strategy. Identifying the Indian Ocean as the ‘geographical fulcrum of the twenty-first century’, the author believes the region is an unnoticed but vital space where Europe must be present. Europe’s political unity, he maintains, will not happen peacefully or through consensus, but of necessity and via an alliance of ‘volunteers’. It will be more Bismarckian than federalist.

In recent months the information systems of Western countries have been the victims of virulent attacks emanating from the People’s Re-public of China. Whether organised by the People’s Liberation Army or not, there is no doubt that they come from high-level hackers with considerable technical and financial resources, backed up by detailed information on the infrastructure of their targets. These intrusions are complicated to achieve and cannot be improvised. It is much more difficult to launch an attack with the aim of gathering confidential or classified information than to destroy enemy servers, as was the case in Estonia.

Book reviews

Revue Défense Nationale - Novembre 2007 - n° 702

L’exemplarité du modèle occidental suscite de plus en plus de doutes dans le monde, la stratégie américaine fait l’objet d’interrogations critiques de la part des plus fidèles alliés des États-Unis. Le tout se traduit par un affaiblissement continu de l’influence occidentale sur les affaires du monde.

Dans un environnement dégradé après les espoirs qu’avaient suscités la chute du mur de Berlin et l’implosion de l’Union soviétique trois facteurs aux conséquences non encore discernables sont à noter :

- une détermination renouvelée des États-Unis qui veulent reprendre l’initiative et rester maître du jeu dans tous les domaines,

- le renouveau de la Russie comme acteur mondial indépendant,

- la nouvelle approche transatlantique et européenne de la présidence française.

Nul doute que l’interaction des deux premiers facteurs est et sera suivie de tensions. On peut citer entre autres la politique iranienne et le bouclier antimissiles. Cette interaction aura forcément des conséquences sur l’initiative de la présidence française qui suscite de nombreuses interrogations et débats en France, au sein de l’Union européenne et à l’Otan.

Le bouclier antimissiles fait l’objet de deux controverses :

- politiques par la Russie et la Chine qui estiment que cette initiative favorise la prolifération et la course aux armements,

- techniques par de nombreux experts qui mettent en parallèle un coût élevé et une efficacité non assurable à 100 %.

En outre certains s’interrogent sur le véritable objectif des États-Unis qui historiquement ont consacré des sommes modestes aux recherches et développements correspondants. Ne s’agit-il pas d’une opération visant à distraire les crédits de l’Union européenne, par essences limités, des domaines essentiels à son autonomie voire à sa souveraineté ?

En tout état de cause, il conviendrait que l’Union européenne se saisisse de ce dossier et en examine lucidement tous les aspects.

Dans les mois à venir, la place de la France dans l’Otan et les relations entre la PESD et l’Otan resteront d’actualité.

Ce numéro spécial Otan, préparé avec son efficacité habituelle par le lieutenant-colonel Olivier Kempf, apparaît donc tout à fait opportun. ♦

Christian Quesnot

Revue Défense Nationale - Novembre 2007 - n° 702

La RDN vous invite dans cet espace à contribuer au « débat stratégique », vocation de la Revue. Cette contribution doit être constructive et doit viser à enrichir le débat abordé dans le dossier. C’est l’occasion d’apporter votre vision, complémentaire ou contradictoire. Vos réponses argumentées seront publiées sous votre nom après validation par la rédaction.

Aucune contribution n'a encore été apportée.