Vauban : tradition et modernisme
L’œuvre de Vauban a fait l’objet de nombreuses études. Les ouvrages des colonels de Rochas et Lazard, de M. Daniel Halévy ont parcouru sa carrière, décrit ses places fortes, glorifié le grand « citoyen ». Il est toutefois un point qui, semble-t-il, ne fut pas mis en lumière, sur lequel nous-mêmes, dans notre histoire de l’architecture classique en France, n’avons pu insister et qui nous paraît essentiel.
Né en 1633, mort en 1707, Vauban a exécuté tous ses travaux à l’époque même où triomphait le classicisme, où Le Vau bâtissait Versailles et le Palais des Quatre Nations (l’Institut), où François Blondel élevait la porte Saint-Denis, Bullet la porte Saint-Martin, Bruant les Invalides, où Jules Hardouin Mansart dirigeait les bâtiments ; c’est le temps de Lebrun et aussi de Racine, de Molière, de Boileau, de Bossuet, de Malebranche. Tous ces hommes ont des manières communes de penser, d’ordonner leurs idées, de conduire leurs raisonnements et même de sentir. Ils ont représenté le classicisme. Est-il possible de découvrir non seulement dans les monuments qu’exécuta Vauban comme architecte, mais aussi, dans les plans de ville et même dans ses fortifications une influence de cet esprit classique qui est une des formes de l’esprit français ?
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