Histoire secrète des forces spéciales
Histoire secrète des forces spéciales
Éric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement et auteur de nombreux ouvrages spécialisés établit l’historique des forces spéciales, leur fonctionnement et leur organisation. Après une évocation rapide de l’Antiquité à 1939, ce livre traite de la période allant de la Seconde Guerre mondiale à nos jours, pendant laquelle toutes ces unités ont rivalisé d’ingéniosité et d’audace pour frapper dans la profondeur ou rétablir des situations compromises. Il évoque ici tant l’action des unités allemandes ou italiennes, qu’américaines ou françaises et accorde une attention toute particulière au rôle des britanniques qui vont exceller en ce domaine avec notamment les fameux SAS du colonel Stirling.
Dès 1930, l’URSS constitue des unités spéciales chargées de neutraliser les éléments contre-révolutionnaires. Les fameuses Spetsnaz qui, durant la guerre froide, ont été les fers de lance de l’Armée Rouge et considérés avec inquiétude par bon nombre de responsables militaires occidentaux.
Face à cette menace nouvelle, mais avec un léger temps de retard, les états-majors occidentaux prennent en compte la nécessité de constituer des unités spéciales en ce domaine. C’est ainsi, qu’en ce qui concerne la France, Éric Denécé nous fait découvrir le cheminement intellectuel qui a mené à la création du 13e RDP. Ce régiment de cavalerie ayant pour mission la recherche de renseignements sur l’arrière des lignes des forces du pacte de Varsovie. L’auteur traite ensuite, de façon très documentée l’engagement des différentes unités lors des opérations françaises dans le cadre des luttes de décolonisation tant en Indochine qu’en Algérie, celui de la préservation de l’influence française en Afrique. En cette période, il retrace notamment le rôle des GMCA, du 11e Choc, des commandos parachutistes de l’Air et de bien d’autres unités qui ont mené des actions originales et performantes.
Un chapitre important est consacré à l’action des forces britanniques dans le soutien des jeunes régimes de ses possessions devenues désormais indépendantes mais aussi dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et notamment celui de l’IRA.
Au Vietnam les Américains, confrontés à un ennemi nouveau constituent les SOG et mettent en place des programmes (CIDG) destinés à assurer un meilleur contrôle des populations face à l’influence communiste.
Puis les forces spéciales sont successivement engagées, en Afghanistan, dans différents théâtres d’opérations africains, dans le Golfe… pour voir, le rôle qui leur est assigné, devenir un peu plus important.
Alors que les notions d’« opérations psychologiques » et surtout celle d’« actions civilo-militaires » sont apparues. Un effort de spécialisation a été engagé. C’est ainsi que les unités spéciales doivent être en mesure de rechercher le renseignement dans la profondeur, mener des raids de destruction ou aller délivrer des otages en zone hostile, traquer des criminels de guerre à la demande du TPI, encadrer des maquis ou apporter une assistance technique à des gouvernements étrangers. C’est donc à toute une palette de missions très délicates à concevoir et à mener que les hommes des forces spéciales doivent pouvoir répondre.
L’auteur conclu son tour d’horizon par l’apparition des sociétés militaires privées qui exercent déjà une action concrète dans certains théâtres d’opérations et dont le rôle ira, sans nul doute, en s’accroissant. ♦