La défense jouit de la haute réputation opérationnelle des armées françaises et vient de réussir la réforme de la professionnalisation. Elle doit pourtant, dès aujourd’hui, relever de nouveaux défis : mieux contribuer à la sécurité générale sur le territoire national, dynamiser l’Europe de la défense, optimiser une ressource humaine et financière toujours plus comptée. La solution passe par des capacités ajustées aux nouveaux besoins opérationnels, par des soutiens rationalisés, par un ministère réorganisé. Lire les premières lignes
Cet article cherche à définir la notion de sécurité, moins claire que celle de défense, ces deux domaines étant de plus en plus liés. Un nouveau vrai défi au niveau planétaire ; une réponse à ce défi par une action globale et intégrée ; des propositions concernant notre pays, au moment où s’élabore le Livre blanc ainsi que la gouvernance de ces sujets au niveau mondial : tels sont les thèmes abordés ici. Lire les premières lignes
La théorie libérale semble avoir gagné la bataille des idées, or elle est foncièrement incompatible avec l’idée d’obligation militaire. De fait, comment défendre, y compris jusqu’au sacrifice, une société dont la finalité est la préservation de ma personne ? Comment croire que le développement économique mènera nécessairement à la disparition des conflits ? Lire la suite
Pour dynamiser son économie et lutter contre le chômage, la France doit d’abord s’appuyer sur son industrie. Prématurément enterrée depuis la fin des années 80, l’industrie, qui, dans sa conception moderne, recouvre l’ensemble des activités du système productif, reste le levier essentiel de notre prospérité. Dans une économie mondiale taraudée par une lutte sans merci entre capitalisme financier et capitalisme du savoir, de nombreux pays montrent qu’il est possible d’agir. La France et l’Europe doivent travailler à la réalisation d’un véritable projet de développement par l’industrie.
Les problèmes sont planétaires. Ils imposent une Union européenne rassemblée. Pôle civilisationnel, elle restaurera la prospective, expérimentera un « développement durable », préparera les jeunes générations à entrer dans un « monde nouveau ». Lire la suite
L’information étant au cœur de la politique de défense, les médias ne peuvent plus être considérés comme des spectateurs mais comme des acteurs pesant de plus en plus dans la gestion des crises. Un code de bonne conduite paraît, a priori, difficile à élaborer. Dès lors, n’est-il pas nécessaire de dégager quelques principes ?
Si depuis les attaques sur le sol européen, l’action antiterroriste de l’Union européenne est prolifique, est-elle efficace pour autant ? Il est difficile de répondre car la politique européenne, qui n’est qu’en cours de gestation, et l’action de ses institutions, restent encore largement de nature subsidiaire par rapport à celle des États membres.
Synthèse de la table ronde du 7 novembre 2007 de la Fondation pour l’innovation politique, « Indépendance énergétique de l’UE : l’enjeu de la mer Noire », à laquelle participaient Andreas Schockenhoff (membre du Bundestag, vice-président du groupe CDU-CSU), Agnija Rasa (membre du cabinet du Commissaire européen chargé de l’énergie) et Alexandre Vulic (sous-directeur de l’Europe orientale au ministère des Affaires étrangères).
Le débat autour de la place de la France dans l’Otan est vieux, plus ancien même que la sortie de l’organisation intégrée décidée par le général de Gaulle. La vie politique française s’organisait en trois familles principales : une quatrième vient d’apparaître et prétend rompre les blocages des trois précédentes. C’est ce que nous entendons évoquer ici.
L’évolution de la menace et de sa perception conduisent à estomper la distinction traditionnelle entre défense et sécurité et à réorienter les missions des armées. Cela constitue un défi majeur pour la fonction renseignement, qui doit prendre en compte des besoins supplémentaires dans un contexte marqué par l’évolution technologique, des contraintes juridique et de ressources, les attributions des services. Ceux-ci ont entrepris de le relever en commun et de s’adapter. Les voies passent principalement par l’amélioration de la coordination et le développement de la coopération internationale.
L’Effects Based Approach to Operations (EBAO) propose une nouvelle approche de la planification et de la conduite des opérations, reposant sur la relation de causalité, l’effet multiplicateur de la technologie et l’analyse systémique. Développée par les Américains et adoptée par l’Otan, cette méthode sophistiquée cherche à atteindre l’effet final recherché (EFR) lors d’une intervention militaire par la maîtrise de tous les effets des actions menées. Son échec à gérer la complexité, dans les domaines de la connaissance et des effets secondaires ou indésirables, ne doit pas occulter ses atouts, notamment la capacité de partage des tâches entre militaires et civils.
Le concept Effects Based Approach to Operations (EBAO) recherche la plus grande cohérence des moyens militaires ou civils mis en œuvre lors d’une intervention. Il possède de ce fait des atouts, malgré un fondement faussement scientifique et un caractère lourd et systématique, qui devront être surmontés. La participation de la France au développement nous permet cependant d’influer sur le résultat futur et les expérimentations multinationales nous offrent l’opportunité de conserver notre interopérabilité en amont, tout en nourrissant une floraison nouvelle de la pensée militaire.
Les États sous-continents satisfont à un double critère de superficie et de population qui les place hors du lot des puissances communes. Au nombre de cinq actuellement – les États-Unis et les quatre BRIC (Brésil Russie Inde et Chine) – ils sont analysés dans cet article selon la méthode de l’indicateur composite de puissance sur une période de 1961 à 2005, qui permet de dégager à grands traits l’évolution de leur puissance et d’esquisser la problématique des rapports de force dans cette première décennie du XXIe siècle.
L’intervention des militaires dans les affaires politiques est pratique courante au Proche-Orient. Le cas de l’Iran, où militaires et religieux travaillaient de concert, est particulier. Aujourd’hui, les mollahs n’ont plus, pour les soutenir, que les Pasdarans. Nul doute que ceux-ci joueront les premiers rôles sur les scènes nationale et internationale.
Autour du Livre blanc
Après une analyse de l’évolution géopolitique du monde, Aymeric Chauprade évoque les menaces les plus probables auxquelles la France doit se préparer et plaide pour qu’elle conserve et développe ses forces de projection de puissance. Lire les premières lignes
La nature protéiforme des conflits modernes a donné naissance au développement de typologies principalement articulées autour de la différence faite entre la crise et la guerre. Elles laissent le champ ouvert à la constitution de forces aux effectifs réduits et dotées d’équipements moins performants adaptés aux types d’engagements retenus en programmation. Ce procédé spécieux ignore dangereusement le caractère global du conflit qui reste la base de toute réflexion et décision sur la nature et l’équipement de forces armées efficaces. Lire les premières lignes
La France doit éviter de se démunir de la moindre capacité opérationnelle durant les deux décennies à venir. Pour ce faire elle doit résister à la facilité du recours à une défense européenne en devenir, voire à l’ignorer. Elle doit aussi repousser les effets de mode qui feraient de la segmentation des conflits ou de la lutte contre le terrorisme le seul socle de la constitution de son système militaire. Lire la suite
Chroniques
Extraits de la « Proposition de loi constitutionnelle visant à un meilleur contrôle par le Parlement des questions de défense et de sécurité », présentée le 3 décembre 2007, par M. Guy Tessier (1). Lire la suite
Dès l’origine la Marine marchande a été, naturellement, un élément essentiel de la puissance navale. Petit à petit cette situation s’est structurée. Ainsi connaissions-nous, en France, dans les années 70, la Copand (Commission permanente d’adaptation des navires à la défense), la FAO (Force auxiliaire occasionnelle), la FMC (Force maritime de complément), les EOR Marmar (officiers de réserve issus des écoles de formation de la Marine marchande), etc. Puis, sans doute par un effet pervers de l’« interarmisation » ou de la suspension du service national, ces structures ou organisations sont plus ou moins tombées en désuétude, alors même que la situation géopolitique et la conjoncture budgétaire auraient dû au contraire leur donner un nouveau souffle. Lire la suite
Après la parution de deux articles soulignant incidemment, à propos de la défense opérationnelle du territoire et du maintien de l’ordre, l’imbrication des champs de la défense nationale et de la sécurité intérieure (1), le regretté Paul-Marie de La Gorce me proposa, au printemps 1995, la responsabilité d’une chronique destinée à évoquer périodiquement les évolutions de cette composante atypique de la « famille militaire » qu’est la gendarmerie. Ce souci commun de faire progresser la connaissance objective a été le point de départ d’une collaboration qui s’est traduite par la parution, entre 1995 et 2006, de cent chroniques, soit une moyenne de huit à neuf textes dans les onze numéros publiés chaque année par notre revue. Lire la suite
Discuter concrètement et calmement de la sécurité intérieure est nécessaire, selon R. Clement (1). La bonne coopération internationale en renseignement et l’activité des polices allemandes ont déjà évité maints attentats ici. Autorités et policiers restent vigilants, mais dès qu’un laps de temps s’écoule sans événement grave, la population pense, peut-être plus vite qu’une autre, que la menace a disparue. Erreur ! Quoique latente, elle reste permanente. Croire que les attentats islamistes en Europe ont « seulement » pour but d’entraîner un changement de politiques occidentales est archifaux ; seuls les attentats de Madrid ont, par ricochet, obtenu ce résultat. En fait, ces attentats procèdent d’une volonté affirmée de renverser nos sociétés et de leur imposer l’ordre islamiste. Lire la suite
Bibliographie
Tout ce qu’écrit Vincent Desportes est important. Le général n’est pas un penseur sans responsabilités. Il exerce les siennes à la tête du Centre de doctrine de l’Armée de terre (CDEF). Bon soldat, il aurait pu titrer son livre « Sauver la guerre ». Nous y reviendrons. Pour l’instant, voyons ce qu’il dit. Lire la suite
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Hitler aurait dit à ses généraux qu’il ferait tomber la guerre des mains des démocraties. Il le fit le temps de la campagne de France, avant que les So Few de la RAF ne la lui arrachent à leur tour. Un demi-siècle plus tard, les nouveaux barbares nous contraignent à venir sur leur terrain, alors que l’accumulation de sciences, de savoir, de technique et de réflexion qui sont les nôtres devrait conduire à l’inverse. Ce que le Führer n’avait pas réussi à faire, Ben Laden et Al-Qaïda y sont parvenus en quelques années. Lire la suite
L’auteur a reçu cette année pour ce livre le prix Edmond Fréville de l’Académie des sciences morales et politiques. Ce prix créé en 1903, récompense aujourd’hui des œuvres traitant de stratégie et notamment de stratégie militaire, conformément à la volonté de M. Pierre Messmer. Il est aussi désormais largement doté. Le but est d’encourager les études se rapportant à de tels sujets. Lire la suite
Éric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement et auteur de nombreux ouvrages spécialisés établit l’historique des forces spéciales, leur fonctionnement et leur organisation. Après une évocation rapide de l’Antiquité à 1939, ce livre traite de la période allant de la Seconde Guerre mondiale à nos jours, pendant laquelle toutes ces unités ont rivalisé d’ingéniosité et d’audace pour frapper dans la profondeur ou rétablir des situations compromises. Il évoque ici tant l’action des unités allemandes ou italiennes, qu’américaines ou françaises et accorde une attention toute particulière au rôle des britanniques qui vont exceller en ce domaine avec notamment les fameux SAS du colonel Stirling. Lire la suite
Décidément, la géopolitique revient en force. Elle inspire la démarche ambitieuse de M. Cohen-Tanugi visant à contempler l’état du monde actuel et à présenter des perspectives d’évolution. Si l’entreprise n’est pas isolée parmi la littérature contemporaine, elle est menée ici avec clarté et précision dans un style agréable. Tout au plus pourrait-on noter deux remarques d’allure plutôt contradictoire : d’une part, une tendance à la redondance destinée sans doute à confirmer l’affirmation ; d’autre part, le souci scrupuleux de nuancer ensuite ladite affirmation par un rassurant balancement et l’énoncé de quelque circonstance atténuante. Lire la suite
François Heisbourg, analyste passionné et passionnant des relations internationales, nous offre dans son dernier ouvrage une analyse lucide, inquiétante et dérangeante sur la problématique du nucléaire iranien En cet automne 2007, les perspectives ne sont guère encourageantes et le sujet est désormais sur la table de tous les forums internationaux, au point de faire faire des dérapages verbaux à certains responsables politiques. Lire la suite
Décrire, résumer, et commenter l’histoire du XXe siècle que celui-ci fût court, comme l’a écrit Éric Hobswann (1914-1989), ou qu’on lui assignât un cadre plus large, n’est assurément pas chose aisée en un espace relativement limité. C’est ce qu’a fort bien réussi Marc Nouschi, professeur de chaire supérieure, dans la troisième édition revue et augmentée de son ouvrage devenu un classique. Il ne s’agit pas d’une simple description chronologique, événementielle, mais bien d’un ensemble cohérent, ordonné et réfléchi, dans lequel on se plonge avec délice. Lire la suite
Comprendre les Balkans, c’est savoir appréhender les maux qui menacent de se généraliser sur le continent européen, où se croisent peuples, langues, religions et identités, et où les enjeux de puissance tendent à prendre le pas sur l’intérêt général des populations. Lire la suite
La mer est au cœur de la mondialisation du fait de son rôle dans les échanges commerciaux et l’exploitation des ressources. La souveraineté des États y est symbolisée par la puissance navale, mais la réalité est beaucoup plus complexe. Il y a aujourd’hui de multiples centres de décisions qui échappent au contrôle d’un seul état. Il est paradoxal de constater que même les États-Unis, hyperpuissance navale, n’ont plus les moyens de contrôler les acteurs économiques. Or, la politique maritime ne peut pas être séparée de la stratégie navale. Dans son essai, M. Coutau-Bégarie montre que nous avons besoin d’une véritable géopolitique qui unifie géoéconomie et géostratégie ; géopolitique qu’il esquisse en détaillant divers aspects sous l’angle militaire. Lire la suite
Professeur honoraire à Massey University, Nouvelle-Zélande, historien bien connu, spécialiste des voyages français dans le Pacifique, John Dunmore était bien placé pour rédiger cette biographie de La Pérouse comme il le fit pour Surville et Bougainville. Lire la suite
Parmi les récits de guerre aérienne, il y a Le Grand cirque de Pierre Clostermann, ou Pilote de guerre de Saint-Exupéry. Maintenant, il faudra y ajouter L’épopée du Normandie Niémen. La création de cette formation française répond avant tout à une volonté politique du général de Gaulle, la France devant, à ses yeux, combattre les nazis sur tous les fronts. Dès 1942, un premier groupe de pilote, qui prend pour nom Normandie, part combattre aux côtés des soviétiques. Au fil des missions, le Normandie, peu à peu renforcé, acquiert ses lettres de noblesse auprès des Russes. Lire la suite
Poursuivant son travail de mémoire, le général Faivre présente un recueil de témoignages (plus de cent) sur le rôle social de l’armée en Algérie. Il s’agit, pour l’essentiel, de la période de guerre. Apparaît alors le rôle éminent – et que l’on peut dire héroïque – joué par les SAS (Sections administratives spécialisées), héritières des Bureaux arabes, dans la pacification, celui des EMSI (Équipes médico-sociales itinérantes) auprès des femmes, celui du Service de formation de la jeunesse, celui de Mme Massu à Alger puis dans la région paloise. Lire la suite
France benefits from armed forces that are highly regarded and have successfully completed the change to all-regular status. Yet today they have to face new challenges: making a bigger contribution to security within France, taking European defence forward, making the best use of increasingly precious human and financial resources. The answer lies in capabilities suited to the new operational needs, rationalised support and a reorganised Ministry of Defence.
This article considers the true meaning of the concept of security, which is less evident than defence, the two areas being increasingly linked. The themes covered in this piece include security as a new, real, planet-wide challenge; global, integrated action as the response to this challenge; and proposals concerning France at a time when a new White Paper is being drawn up.
Liberal thinking seems to have come out on top in the battle of principles and yet it is fundamentally incompatible with the concept of military duty. How can one defend to the death a society whose aim is one’s own preservation? How can one believe that economic development will necessarily lead to the end of all conflict? To respond to this liberal paradox, we have to look at conflict in a different light, which can be useful and creative. Above all, we have to create a new basis for military duty by rekindling common values within our liberal societies. Working from a fertile base level of common values is essential to the notion of collective obligation. Rediscovered patriotism and common conviction with regard to national interests will go hand in hand with renewed commitment to these universal values in justifying military duty.
France must base itself on its industry to boost its economy and tackle unemployment. Industry has been written off prematurely since the end of the 1980s; however, the modern concept of industry (which covers all aspects of the system of production) remains the essential lever of our prosperity. In a global economy polarised by the ruthless struggle between financial capitalism and the capitalism of knowledge, many countries have shown that it is possible to act. France and Europe must work to construct a veritable project of development through industry.
Problems are planet-wide and require a collective European response. A pole of civilisation, Europe will be forward-looking, introduce policies for sustainable development and prepare the younger generation for a ‘new world’. To do this, the Union must be strong through its independence in food and energy and scientific resources, and through its defences against the various forms of corruption of the world economic system, which is under attack in particular by speculation in the turbulent capital market.
Public information is now at the very heart of defence policy, so the media can no longer be regarded as mere spectators, but rather as inevitable players, carrying ever more weight in crisis management situations. It would seem on the face of it difficult to develop a code of good conduct, but shouldn’t at least a certain number of principles be defined?
Although anti-terrorist action by the European Union (EU) has been prolific since the attacks on European soil, has it been effective? It is difficult to answer this question, as the policy is still being worked out and the actions of EU institutions remain largely subsidiary to those of member states.
Summary of the round table held on 7 November 2007 by the French Foundation for Political Innovation on ‘The EU’s energy requirements: the importance of the Black Sea region’. Participants included Andreas Schockenhoff (Bundestag member and Vice-President of the CDUCSU group), Agnija Rasa (member of the cabinet of the European Commissioner for Energy) and Alexandre Vulic (Deputy Director of the Office of East European Affairs at the French Ministry of Foreign Affairs).
The debate about France’s place in NATO is an old one, older even than General de Gaulle’s decision in 1966 to quit the integrated military organisation. French political life used to have three major families; a fourth that has just appeared claims that it can avoid the dead ends of its three predecessors. That is what is discussed here.
Changes in the threat and its perception are leading to a blurring of the traditional distinction between defence and security, and a reorienting of the armed forces’ missions. That is a major challenge for the intelligence community, which has to take account of additional requirements in a context of evolving technology, legal and financial constraints, and the services’ various capabilities. The latter are addressing the challenge and adapting. The solutions lie mainly in the improvement of coordination and greater international cooperation.
EBAO stands for a totally new approach to planning and executing operations, built on the relation of causality, the multiplying effect of technology and systemic analysis. Developed by the Americans and adopted by NATO, this sophisticated method supposedly makes it possible to reach the end-state of a military intervention through the control of each and every effect of the actions conducted. Its failure in managing complexity should not prevent us from taking its better aspects into consideration, for instance the capability of fairly sharing the burden between the military and other agencies (Interagency).
There is no doubt that the EBAO concept, which aims at the ultimate cohesiveness of all assets deployed during an intervention, be they civil or military, has advantages. But its supposedly scientific foundation and its heavy, procedural methodology also present major challenges. Nevertheless, the French contribution to the development process and the Multinational Experiments provides the French military with the opportunity of staying interoperable from the start and fosters a revival of military thinking.
Subcontinental states are distinguished from others by the size of both their territory and population. At present five in number—the United States and the four BRICs (Brazil, Russia, India and China)—they are analysed here using the composite indicator of power method over the period 1961 to 2005. The main developments in their power are shown and possible balance of power problems outlined.
The involvement of the military in politics is commonplace in the Middle East. Iran, where the military and religious leaders work in concert, is a special case. Today the mullahs have only the Pasdaran to support them. There is little doubt that the latter will play the leading role both nationally and internationally.
Around the White Paper
Following an analysis of geopolitical developments in the world, the author evokes the most likely threats that France must be prepared to face and argues that it should maintain and develop its power projection forces.
The protean nature of modern conflict has given rise to the development of typologies mainly constructed around the distinction made between crisis and war. This opens the way to the forming of forces of small size with lower performance equipment adapted to the type of mission envisaged in forward planning. This specious process dangerously overlooks the comprehensive nature of conflict, which remains the basis for thinking and decisions on the composition and equipping of effective armed forces.
France must avoid any reduction in its operational capabilities in the next two decades. It must therefore resist the temptation to resort to a still evolving European defence system, indeed it must leave that out of the reckoning. Nor must it succumb to the fashionable view that the segmentation of conflicts or the fight against terrorism can form the only basis for determining the make-up of its defence forces. Read more
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