Au moment où le gouvernement cherche à définir les orientations que doit prendre notre politique de défense et de sécurité dans les prochaines années pour répondre aux défis actuels (Livre blanc, mission sur le rapprochement de l’Inhes et de l’IHEDN), il est important de bien s’entendre sur le sens de la notion de sécurité aujourd’hui, alors que l’on comprend bien celle de défense. Comment aborder cette notion dans toute son acception ? Quelles conclusions en tirer pour nos missions et nos structures nationales ainsi que pour une meilleure gouvernance au niveau mondial ? Tels sont les points qui seront abordés ici.

La sécurité : un nouveau et vrai défi planétaire

Un monde ressenti comme plus fragile

Il est désormais banal, même si cela doit être rappelé ici, de dire que les attentats de septembre 2001 aux États-Unis ont été vécus comme ouvrant une nouvelle ère au plan géopolitique et que, depuis lors, notre monde nous paraît plus fragile et plus vulnérable.

En fait, ce sentiment de fragilité était déjà présent chez les experts devant la révolution de l’information à laquelle on a assisté dans les années 90. Les responsables américains s’en étaient préoccupés dès 1997. L’alerte avait aussi été donnée dans ce domaine au niveau du grand public en 2000 au moment du risque de bug informatique avec le passage au siècle suivant. Après 2001 d’autres secteurs furent également affectés : réseaux électriques, avec les « mégapannes » intervenues les années suivantes aux États-Unis, en Italie, en Suisse, en Allemagne ; santé, avec l’épidémie de syndromes respiratoires aigus sévères (Sras) ; environnement, avec le tsunami qui a affecté l’Asie du Sud-Est ou encore avec l’ouragan qui a dévasté la Nouvelle-Orléans. Quant au terrorisme international, il a, comme on le sait, continué à frapper fortement.