Le concept Effects Based Approach to Operations (EBAO) recherche la plus grande cohérence des moyens militaires ou civils mis en œuvre lors d’une intervention. Il possède de ce fait des atouts, malgré un fondement faussement scientifique et un caractère lourd et systématique, qui devront être surmontés. La participation de la France au développement nous permet cependant d’influer sur le résultat futur et les expérimentations multinationales nous offrent l’opportunité de conserver notre interopérabilité en amont, tout en nourrissant une floraison nouvelle de la pensée militaire.
Faire de l'EBAO ou ne pas en faire ?
Adopt the Effect-Based Approach to Operations?
There is no doubt that the EBAO concept, which aims at the ultimate cohesiveness of all assets deployed during an intervention, be they civil or military, has advantages. But its supposedly scientific foundation and its heavy, procedural methodology also present major challenges. Nevertheless, the French contribution to the development process and the Multinational Experiments provides the French military with the opportunity of staying interoperable from the start and fosters a revival of military thinking.
Monsieur Jourdain à son maître de guerre : « Par ma foi ! Il y a plus de quarante ans que j’aménage des effets sans que j’en susse rien, et je vous suis le plus obligé du monde de m’avoir appris cela… ». L’EBAO propose une méthode nouvelle de planification et de conduite des opérations qui associe technologie et analyse systémique afin d’atteindre l’effet final recherché (EFR) lors d’une intervention militaire par la maîtrise de toutes les conséquences des actions menées. Force est de constater que la gestion de la connaissance et la maîtrise des effets secondaires ou indésirables, trop complexes, échappent au processus malgré tous les efforts. Cela ne doit toutefois pas occulter ses atouts, notamment la capacité de partage des tâches entre militaires et civils (l’interagences).
Si l’EBAO présente des défauts de construction, qui sont autant de maladies infantiles à soigner, certains aspects positifs de ce concept peuvent cependant servir à améliorer nos méthodes actuelles de planification et de conduite des opérations.
Pour garder notre capacité d’influer sur le développement du processus au sein des grandes nations et éviter de nous voir imposer par nos Alliés un processus qui contredit nos vues, il paraît judicieux de participer à la poursuite de son développement et de mener dans ce but une réflexion nationale en profondeur. Celle-ci devra se nourrir d’une connaissance précise des avantages et des inconvénients de l’EBAO, avant d’envisager comment il serait possible de développer le concept en France.
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