La guerre
La guerre
Reflet d’un contexte sociopolitique donné, la guerre a, de tout temps, changé le cours de l’histoire. Elle remet à niveau les rapports de puissance, et guide les relations internationales, dans lesquelles les belligérants d’hier deviennent souvent les partenaires d’aujourd’hui.
Comme les sociétés, les différentes formes de conflits ont fortement évolué au fil du temps, s’adaptant le plus souvent à la technologie et à la modernité (armes, techniques, stratégies politiques, doctrines opérationnelles) opposant des combattants aux multiples visages et développant ce qu’il est convenu d’appeler des « buts de guerre ». Ceux-ci, aux contours fortement hétérogènes font du maintien de la paix, de la gestion et de la reconstruction post-conflits tant que de l’élimination définitive de l’adversaire, des données incompressibles de la conflictualité des Nations et des hommes.
La nouveauté vient incontestablement de la concurrence des méthodes guerrières employées par les belligérants, parmi lesquelles la guerre asymétrique, les conflits de basse intensité nés de la fin de la guerre froide et la perspective prévisible à plus ou moins longue échéance d’une guerre « hors limite » entre acteurs qu’ils soient traditionnellement nationaux ou ceux transnationaux, plus volatils et imprévisibles, pratiquant plus volontiers la « soft policy » qu’ayant recours au combat militaire frontal, font désormais partie des figures imposées.
Barthélemy Courmont, à la plume sûre et prolixe, profite de cette nouvelle collection, pour rappeler la pertinence de quelques préceptes de la guerre moderne, en s’appuyant sur l’étude de quelques exemples emblématiques de la permanence de la conflictualité dans les différentes civilisations.
De lecture très fluide, grâce entre autres aux nombreux encadrés, ce petit traité de la guerre à travers les âges, confirme que « l’art de la guerre », depuis les royaumes combattants de Chine contemporains de Sun Tzu et la guerre dans le Péloponnèse à l’époque du grec Thucydide, évolue avec son époque et qu’in fine la guerre ne fait que continuer la politique par d’autres moyens, comme le conceptualisait au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, le général prussien Carl von Clausewitz.
Ce paradigme posé, il conviendrait d’ajouter celui de la finalité première de la guerre, qui demeure encore et toujours, l’obtention de la victoire. Bref, c’est un peu comme si faire la guerre avait comme principal objectif de gagner la paix, comme les éléments de doctrine le confirment. ♦