UE-PESD-PESC

Le premier semestre 2008 a été marqué par le lancement de trois nouvelles opérations PESD, au Tchad/RCA, en Guinée-Bissau et au Kosovo. Ces nouvelles initiatives confirment le niveau d’ambition de l’Union européenne, qui maintient par ailleurs son effort en vue de renforcer sa capacité de gestion de crises. Le lien entre la sécurité et les autres dimensions de l’action extérieure, en particulier le développement et les droits de l’homme, a été renforcé de manière sensible, ce qui reflète bien la volonté de l’UE d’agir en tant qu’acteur global et cohérent. Lire les premières lignes

  p. 5-13

Après avoir rappelé l’histoire de la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD), très marquée par la stratégie américaine et celle de l’Alliance atlantique, l’auteur en dresse le bilan à la veille du 10e anniversaire du Sommet de Saint-Malo. À l’heure des choix, quatre options restent ouvertes à l’UE : une armée européenne, une défense commune, un Schengen de la défense, ou un partage des tâches avec l’Otan et les États-Unis.

  p. 14-22

En quelques clics, il est désormais possible de faire des cartes en ligne sur le site d’Eurostat. Cela peut considérablement aider à la compréhension de la nouvelle Europe et de ses défis. Mode d’emploi.

  p. 23-28

Afin de pouvoir faire avancer la PESD, la France aura besoin du soutien de l’Allemagne. Or, Berlin n’est pour l’instant pas encline à donner son aval aux priorités « sécurité et défense » de la PFUE. Actuellement, France et Allemagne diffèrent non seulement par rapport à la révision de la Stratégie européenne de la sécurité et à l’adaptation des mécanismes de financement des opérations militaires de l’UE. Plus important encore, Berlin garde des doutes sur l'orientation française pour la la PESD et sur ses motivations pour réintégrer pleinement l’Otan.

  p. 29-36

Résumé du document « Cinq défis pour les Pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée », publié en juillet 2008 par le Secrétariat d’État chargé de la prospective, de l’évaluation des politiques publiques et du développement de l’économie numérique (www.strategie.gouv.fr). Cet exercice dresse un état des lieux, mais aussi, et surtout, dessine les principales lignes d’une vision prospective sur la région du Sud et de l’Est de la Méditerranée. Lire la suite

  p. 37-38

Repères - Opinions - Débats

« Géopolitique de la mer Noire : enjeux et perspectives », tel était le sujet du colloque organisé le 3 juin 2008 sur l’initiative de l’Institut prospective et sécurité en Europe (IPSE) et de la revue Défense nationale et sécurité collective, dans les salons de l’ambassade de Roumanie à Paris. Devant plus de 200 personnes, une quinzaine d’experts de haut niveau ont présenté la nouvelle donne géopolitique dans cette région.

  p. 39-42

La thèse du « Croissant chiite » suggère que l’Iran chercherait à prendre la tête d’une sphère de coprospérité pan-chiite située entre la Méditerranée et le Pamir. Si Téhéran s’est effectivement appliqué à cultiver ses liens stratégiques avec ses coreligionnaires de la région, sa politique étrangère est loin de se limiter au pan-chiisme. Tout comme le nucléaire, le panislamisme ou le tiers-mondisme, cet axe relativement méconnu de la politique iranienne n’est que l’un des multiples moyens d’une stratégie globale visant à faire de la République islamique une puissance régionale et internationale.

  p. 43-52

La question tibétaine, qui s’alimente de lourdes différences culturelles entre les peuples Han et Tibétain, prend racine non pas dans des complots extérieurs destinés à affaiblir la Chine ou à développer des idées séparatistes, mais bien dans les erreurs commises par le parti communiste au pouvoir. Ce dernier, obsédé par les risques d’éclatement de la Chine, est porteur d’une politique de modernisation et de normalisation, incapable de s’accommoder du contraste entre les Han des plaines, commerçants agnostiques, motivés par la modernisation, et les Tibétains nomades, dont la vie se confond avec les grands espaces et la ferveur religieuse. Lire les premières lignes

  p. 53-58

Après des décennies de violences endémiques, le gouvernement colombien semble avoir trouvé, grâce à sa stratégie d’action intégrale, une réponse efficace aux mouvements insurrectionnels d’extrême gauche. En phase de reflux intérieur probablement inexorable, les Farc ne survivent plus que grâce à quelques soutiens extérieurs. Sur le point de réussir la stabilisation, la Colombie doit désormais s’engager dans la phase, toujours délicate, de la normalisation. L’étude de ce « modèle » peut être riche d’enseignements pour les observateurs occidentaux.

  p. 59-68

Livre blanc

Dans un environnement international où les menaces sont de plus en plus globales, la notion de défense nationale n’est plus ce qu’elle était. Une défense qui se veut de plus en plus vague et élargie se fait aujourd’hui voler la vedette par l’idée de sécurité nationale : on parle alors de « continuum défense-sécurité ». Le « capharnaüm français » interministériel très cloisonné doit s’adapter à cette nouvelle notion de défense, composante de la sécurité elle-même. Cependant, loin de dénaturer la traditionnelle fonction de défense le renouveau de l’idée de puissance fait aller la sécurité de pair avec la mission de défense des armées. Lire les premières lignes

  p. 69-76

Les armées vont connaître une nouvelle vague de mesures de restructuration. Transferts, dissolutions, réorganisations ; air connu ? Pas tant que cela car ce n’est pas, cette fois, que de stationnement et de suppressions sèches qu’il va s’agir. C’est aussi et surtout une réforme, presque une révolution qui va concerner l’organisation militaire locale de demain dans les bases de défense. Le rédacteur, qui a participé en 2007 à l’élaboration du rapport du général de Bouteiller sur le « soutien général et l’administration des formations » livre ici quelques réflexions, qu’il veut dépassionnées…

  p. 77-84

Fiches extraites du chapitre « Le Livre blanc en bref » du dossier de presse du Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale (www.premier-ministre.gouv.fr).

  p. 85-102

Le président de la République vient de communiquer récemment à la nation et aux armées ses directives en matière de sécurité et de défense via la publication du Livre blanc, exercice rituel et solennel dans la Ve République. Le but de cet article est de tirer des conséquences de certains de ses choix, en particulier d’appeler l’attention sur quelques enjeux concernant la nouvelle fonction : « connaissance et anticipation ». Pour reprendre en effet une expression de l’Église catholique, elle même héritée de la Rome antique : « Rome a parlé, la cause est entendue ». Le temps, maintenant, est celui de la mise en œuvre des orientations données, car tout n’est pas écrit et il appartient aux armées de bien savoir appliquer ce qui leur est prescrit.

  p. 103-110

The National Security Strategy of the United Kingdom (NSS), le Livre blanc de la défense britannique est paru en mars 2008. Il a pour but d’actualiser la Strategic Defence Review de 1998 jugée obsolète, en évaluant les facteurs susceptibles de représenter une nouvelle menace pour le Royaume-Uni, et en dressant les grandes lignes de la politique de défense pour les années à venir. La comparaison entre la NSS et le Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale de juin 2008 est intéressante.

  p. 111-115

Repères - Opinions - Débats

Afghanistan, Otan, Livre blanc : voilà la nouvelle trilogie de notre future défense. Rupture radicale, elle semble n’avoir d’autre fondement que la volonté de clore la dispute irakienne et de s’aligner sur la politique américaine. Encore faudrait-il expliquer pourquoi il est urgent d’adopter une pensée managériale qui mélange guerre et stratégie, et dont l’échec est une nouvelle fois patent en Orient. Lire les premières lignes

  p. 116-124

Leitmotiv des discours sur la formation, en particulier celle des cadres, le développement d’une culture générale s’accommode souvent mal des pratiques contemporaines. On lui attribue parfois un rôle social aux antipodes des besoins véritables de notre temps. En vérité, approfondir la culture générale, y accorder une place centrale dans la formation des futurs responsables est une nécessité pour développer l’autonomie de l’esprit et l’intelligence des situations humaines. Celles-ci sont nécessaires à la prise de décision dans un monde qui évolue rapidement et face à une modernité qui bouleverse bien des repères. Lire les premières lignes

  p. 125-134

Avec la nomination de Christian Blanc comme secrétaire d’État au Développement du grand Paris le 18 mars 2008, la prise en compte de la réalité de l’agglomération parisienne en tant que telle a quitté le champ du débat d’experts, pour entrer dans celui de la mise en œuvre concrète.

  p. 135-144

La France a décidé de se doter en avril 2003 d’un arsenal législatif consacré à la répression des activités mercenaires. Si cette loi réprime sévèrement le mercenariat dit « romantique », incarné notamment par le colonel Bob Denard, elle laisse en revanche totalement de côté le phénomène des sociétés militaires privées (SMP) tel qu’il a émergé en Irak et qui est en train de bouleverser l’équilibre des rapports de force internationaux. L’objet de cet article est de démontrer en quoi ce vide est préjudiciable pour l’avenir et la pérennité de l’action géoéconomique de la France et pour la défense de ses intérêts stratégiques à l’étranger.

  p. 145-153

Colin S. Gray ne veut pas que la guerre soit morte. Le XXIe siècle résonnera encore de ses fureurs. Rien de nouveau sous le soleil. Ni l’arme nucléaire, ni le terrorisme, ni l’ONU n’y changent quoi que ce soit. La guerre, c’est la guerre. Bigre ! Lire les premières lignes

  p. 155-158

Chroniques

  p. 159-163

Bibliographie

Sylvain Kahn : Géopolitique de l'Union européenne  ; Armand Colin, 2007 ; 128 pages - Olivier Kempf

Philippe Moreau Defarges avait un jour noté que l’UE n’avait pas de géopolitique, à la fois en s’en moquant et en le regrettant. Et c’est vrai que les tentatives qui sont parues ces derniers mois n’ont pas convaincu, car elles se limitaient trop souvent à de la géographie et à du droit en oubliant à la fois la politique et la puissance. Cette lacune est réparée grâce à ce petit ouvrage, serré (il est miraculeux de dire autant de choses intelligentes en 128 pages) et lisible à la fois. Il réussit en effet à montrer que l’exception de la construction européenne cache un vrai projet politique, tout aussi peu identifié qu’est son modèle constitutionnel, mais pourtant bien présent. Lire la suite

  p. 165-166

Salomé Zourabichvili : Les cicatrices des Nations. L'Europe malade de ses frontières  ; Bourin Éditeur, 2008 ; 179 pages - Jean-Philippe Immarigeon

On ne présente pas Salomé Zourabichvili depuis que notre compatriote est devenue ministre des Affaires étrangères de Géorgie entre mars 2004 et octobre 2005. Depuis lors, fâchée avec le pouvoir en place, elle est une des figures de l’opposition. Son ouvrage est à lire à un moment où le Caucase risque de nouveau de s’embraser, et où l’Europe hésite, via l’Otan, à s’impliquer dans la région. Car derrière les litiges territoriaux se pose la question de la frontière de l’Europe ? Va-t-elle jusqu’au Caucase et même au-delà, puisqu’elle se bat désormais sur l’Indus ? Or cette question est celle de l’identité européenne. Lire la suite

  p. 166-167

Doru Cojcaru : Géopolitique de la mer Noire : éléments d'approche  ; LHarmattan, 2008 ; 290 pages - Emmanuel Dupuy

Qui mieux qu’un riverain de la mer Noire pour évoquer les nombreux enjeux géopolitiques que la fin de la guerre froide, l’éclatement de l’URSS et l’exploitation des richesses énergétiques ont révélés ? Lire la suite

  p. 167-167

Gérard Challiand : Le nouvel art de la guerre  ; l'Archipel, 2008 ; 155 pages - Claude Le Borgne

Ce livre est un anniversaire : soixantième sur la liste des publications de Gérard Challiand. La liste est longue, elle est variée et témoigne du riche parcours d’un aventurier inlassable et érudit. Ses premiers livres ont paru chez Maspéro, signe d’un engagement révolutionnaire de jeunesse. On ne saurait pourtant trouver commentateur des relations internationales qui soit plus véridique et éloigné du langage convenu que le Challiand d’aujourd’hui. Lire la suite

  p. 168-168

Arnaud de La Grange et Jean-Marc Balencie : Les guerres bâtardes, comment l'Occident perd les batailles du XXIe siècle  ; Perrin, 2008 ; 171 pages - Olivier Kempf

Arnaud de La Grange est le spécialiste de défense du Figaro, quand Jean-Marc Balencie est analyste stratégique dans le privé. Ils nous livrent un ouvrage court et stimulant qui permet de faire le point sur l’actuel cours de la guerre. Car il ne s’agit plus de guerre asymétrique, mais de la guerre normale d’aujourd’hui. Celle où le fort n’est plus aussi fort qu’il y paraît, et le faible bien moins faible qu’on le croyait. Lire la suite

  p. 168-169

Barthélémy Courmont : La guerre  ; Armand Colin, 2007 ; 125 pages - Emmanuel Dupuy

Reflet d’un contexte sociopolitique donné, la guerre a, de tout temps, changé le cours de l’histoire. Elle remet à niveau les rapports de puissance, et guide les relations internationales, dans lesquelles les belligérants d’hier deviennent souvent les partenaires d’aujourd’hui. Lire la suite

  p. 169-170

Jean-François Hogard, Bruno Le Ray, Patrick Pacorel et Thierry Rousseau :  Les nouveaux mercenaires : la fin des tabous  ; Ès Stratégies Éditions, Cerem, 2008 ; 120 pages - Steve Krembel

L’activité des sociétés militaires privées (SMP) est souvent assimilée au mercenariat, à tort si on ne devait considérer que le point de vue juridique. Ainsi, l’ouvrage souhaite faire connaître la réalité du phénomène, bien loin de la croyance collective et des coups tordus imputés généralement aux SMP. Lire la suite

  p. 170-171

Connu des lecteurs de cette revue, le contrôleur général Collet se penche ici, comme l’indique le sous-titre, sur deux siècles de relations franco-américaines, le XVIIe et le XVIIIe. Cela signifie que l’illustration de couverture, emmêlant les plis de la bannière étoilée et du drapeau tricolore, évoque seulement le terme de la période considérée et ne concerne que le dernier des neuf chapitres de l’ouvrage. Avant ce déferlement historique final, où l’auteur distingue pas moins de trois révolutions, en France, dans les colonies anglaises d’Amérique du Nord et à Saint-Domingue, la majeure partie du temps fut plutôt consacrée à des rencontres généralement musclées entre la fleur de lis et l’Union Jack. Lire la suite

  p. 171-172

Luc van Dongen : Un purgatoire très discret  ; Perrin, 2008 ; 649 pages - François Tesson

Énorme travail de recherches sur la présence de 500 Italiens, Allemands et Français en Suisse à la fin et après la guerre. Très généralement les personnes citées sont des complices du régime nazi, ou des étrangers compromis avec lui. L’ouvrage s’attache à savoir les raisons exactes de leur séjour en Suisse et le traitement dont ils ont été l’objet de la part des autorités helvétiques. Lire la suite

  p. 172-172

Régis Debray : Un candide en Terre Sainte  ; Gallimard, 2008 ; 454 pages - Olivier Kempf

La géopolitique s’entend souvent sous son aspect macroscopique. Or, on rêvait d’une « micro-géopolitique » qui partirait de la base pour nous faire comprendre les grandes choses. C’est ce parti qu’a choisi Régis Debray, même s’il n’en a pas trouvé le mot : aller sur le terrain de la Terre Sainte, voyager de part et d’autre des frontières en essayant d’oublier ses a priori, et garder un esprit candide qui donne toujours à l’autre le loisir de dire sa vérité. Il ne s’agit pas de neutralité : notre médiologue est trop affûté pour se fourvoyer dans cette belle excuse qui cache presque toujours les engagements les plus rigides. C’est donc un incroyant (et non un athée), et un occidental (même s’il ne revendique que l’esprit critique) qui chemine entre Méditerranée et Jourdain, entre mer Morte et Golan, sur cette terre que trois monothéismes déclarent sacrée, et où les peuples s’entrechoquent et s’ignorent. Lire la suite

  p. 172-173

Eugène-Jean Duval : Aux sources officielles de la colonisation française (Tome II 1870-1940)  ; L'Harmattan, 2008 ; 388 pages - Roger-Pierre Avart

Le titre de cet ouvrage peut, à juste titre, paraître connu ; en effet, le droit de suite n’existant plus, il importe de lire le titre complet : Aux sources officielles de la colonisation française (1870-1940) ; c’est donc chez un autre éditeur que l’auteur a dû faire publier le second volet de son triptyque consacré aux sources officielles de la colonisation française. Lire la suite

  p. 172-173

Revue Défense Nationale - Août/Sept 2008 - n° 711

EU-ESDP-CFSP

The first half of 2008 saw the launch of three new ESDP operations in Chad/CAR, Guinea-Bissau and Kosovo. These new initiatives confirm the extent of the European Union’s ambition; the Union is also maintaining its effort to strengthen its capabilities in crisis management. The link between security and the other dimensions of external action, in particular development and human rights, has been significantly reinforced, reflecting the EU’s desire to act as a global, coherent player.

After a brief history of European Security and Defence Policy (ESDP), which was much influenced by American strategy and that of the Atlantic Alliance, the author looks at the current state of European defence in the run-up to the tenth anniversary of the St-Malo summit. At a time when choices have to be made, four options are open to the EU: a European Army, a common defence, a ‘defence Schengen’ and a sharing of tasks with NATO and the United States.

In just a few clicks it is now possible to design and produce maps online on the Eurostat website. This can be a big help in understanding the new Europe and its challenges. A short user guide.

To take ESDP forward, France will need Germany’s support. Yet for the moment Berlin is not inclined to give its backing to the French European presidency’s priorities on security and defence. Currently, France and Germany differ not only over revision of the European Security Strategy and reforming the mechanism for financing EU military operations. More importantly, Berlin has reservations on the direction in which France wishes to take ESDP and its motives for returning to NATO’s integrated military structure.

Varies

This was the subject of a seminar on 3 June 2008, organised by IPSE (Futurology and Security in Europe Institute) and the journal Défense nationale et sécurité collective at the Romanian Embassy in Paris. Fifteen high-level experts presented their views on the new geopolitical situation in the region to an audience of nearly 180.

The thesis of the ‘Shia Crescent’ suggests that Iran is looking to take the head of a ‘pan-Shia co-prosperity sphere’ stretching from the Mediterranean to the Pamir Mountains. While Tehran has been sedulously cultivating its strategic links with its co-believers in the region, its foreign policy is far from being limited to pan-Shi’ism. In the same way as nuclear, pan-Islamic or Third World initiatives, this relatively unknown axis of Iranian policy is only one of many aspects of a global strategy which aims to transform the Islamic Republic into a regional and international power.

After decades of endemic violence, the Colombian government seems to have found an effective response to the extreme-left insurgency movements, thanks to its strategy of integral action. In a probably inexorable process of internal decline, the FARC is surviving only by virtue of external aid. Close to success in stabilisation, Colombia now has to undertake the always difficult process of normalisation. A study of this ‘model’ can provide many lessons for Western observers.

The White Paper

In an international environment where the threats are increasingly global, the idea of national defence is not what it used to be. A notion of defence that is meant to be increasingly vague and wider is today overshadowed by the idea of national security, and one talks of the ‘defence-security continuum’. The highly compartmentalised ‘French Capharnaum’ of government departments must adapt to this new notion of defence as a component of security itself. However, far from changing the traditional function of defence, the renewal of the idea of national power can only reinforce the importance of the Armed Forces’ defence mission.

The Armed Forces are going to go through a new round of restructuring measures. Transfers, disbanding and reorganisation-a familiar tune? Not really, because this time it isn’t simply a matter of basing and cuts. It is above all almost a revolution that will affect tomorrow’s local military organisation in defence bases. The author, who was involved in drawing up the 2007 report by General Bouteiller on the general support and administration of formations, here gives some dispassionate thoughts on the plan.

With the publication of the White Paper, a solemn rite under the Fifth Republic, the President of the Republic recently communicated to the nation and the Armed Forces his directives on security and defence. The aim of this article is to look at the consequences of some of his choices, and in particular to draw attention to some of the issues regarding the new function ‘knowledge and anticipation’. To quote St Augustine, ‘Rome has spoken; the case is concluded’. The guidelines have been laid down, and it is now up to the Armed Forces to follow them and, as the details are not spelt out, to interpret them effectively.

The National Security Strategy of the United Kingdom (NSS), the British Defence White Paper, was published in March 2008. Its objective is to replace the Strategic Defence Review of 1998, now obsolete, and evaluate the factors which could present new threats to the United King-dom, setting out the broad lines of defence policy for the years to come. A comparison between the NSS and the French Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale of June 2008 is an interesting exercise.

Varies

Afghanistan, NATO, White Paper: the new trilogy of our future defence. A radical break that seems to have no other basis than a desire to close the Iraq dispute and fall in step with American policy. An explanation is needed as to why it is urgent to adopt a managerial mindset that mixes war and strategy, and whose failure in the Middle East is once again patently obvious.

A recurrent theme in discussions on training, particularly management training, is the development of a culture of general knowledge, yet it is often hard to achieve alongside contemporary practices. Such a culture is often associated with a social role diametrically opposed to the real needs of our times. The truth is that expanding general knowledge and giving it a central role in the training of our future top managers is necessary for the development of independent thinking and application of intelligence in human situations. These capabilities are needed for decision-making in a rapidly changing world in which modern life is posing a challenge to many fundamental principles.

In April 2003 France passed legislation designed to repress mercenary activities. Even if this law severely constrains the so-called ‘romantic’ mercenaries as personified by Colonel Bob Denard, it completely leaves to one side the phenomenon of private military companies (PMCs) that has emerged in Iraq and is currently upsetting the international balance of power. The aim of this article is to demonstrate how this lack is prejudicing the future and the permanence of the geoeconomic action of France and the defence of its strategic interests abroad.

Book reviews

Revue Défense Nationale - Août/Sept 2008 - n° 711

On ne présente pas Salomé Zourabichvili depuis que notre compatriote est devenue ministre des Affaires étrangères de Géorgie entre mars 2004 et octobre 2005. Depuis lors, fâchée avec le pouvoir en place, elle est une des figures de l’opposition. Son ouvrage est à lire à un moment où le Caucase risque de nouveau de s’embraser, et où l’Europe hésite, via l’Otan, à s’impliquer dans la région. Car derrière les litiges territoriaux se pose la question de la frontière de l’Europe ? Va-t-elle jusqu’au Caucase et même au-delà, puisqu’elle se bat désormais sur l’Indus ? Or cette question est celle de l’identité européenne.

Salomé Zourabichvili insiste à titre liminaire sur ce que les Européens ne veulent pas voir : ce qu’ils édifient depuis 1945 est sans précédent et sans équivalent dans le monde. L’Europe, c’est la paix entre les nations qui la composent, et cette paix veut dire, pour la première fois dans l’histoire et sans « préempter » un futur toujours incertain, la non-guerre. L’Europe c’est également la démocratie sans rémission. Mais l’Europe, jusqu’où ? Et derrière cette question, l’Europe, c’est qui ? Peut-elle se définir uniquement sui generis par ce qu’elle réalise, voire de manière purement tautologique comme le fait la Déclaration de Berlin de 2007 reproduite en ouverture de l’ouvrage ?

Le problème des Européens est que ce qu’ils font les dépasse. Voilà notamment pourquoi la question de la Turquie nous tracasse tant. La Sublime Porte, ex-homme malade de l’Europe, a certes un problème d’identité, mais ce n’est finalement que le nôtre. La Turquie est-elle européenne, où va-t-elle nous aider à nous définir ? Cercle vicieux qui dure depuis quarante ans. « Et l’Europe d’hésiter entre une frontière qui la projette et une frontière qui la protège, sans réussir à choisir. » L’Europe espère secrètement que ses voisins y répondront à sa place, en lui signifiant la fin de son expansion territoriale. Les disputes avec une Russie désormais privée de ses marches n’ont pas d’autre objet. Voilà finalement trois grands pôles qui se posent la même question : « Qui suis-je ? »

Bien sûr il y a dans l’ouvrage de Salomé Zourabichvili le cas de la Géorgie, si lointaine par la distance, si proche par la culture. Mais derrière le plaidoyer pro domo, c’est encore et toujours le même problème à résoudre ; à Bruxelles, pas à Tbilissi ! Comment prétendre d’ailleurs avoir une politique étrangère, si on ne commence pas par dire « l’en dedans » de « l’en dehors » ? Comment surtout conseiller les autres si l’on ne sait pas décider pour soi ? C’est cette indécision, relève Zourabichvili, qui est « le péché de l’Europe », n’en déplaise aux eurocrates qui font porter aux opinions la responsabilité d’échecs dus à leur seul manque de courage.

C’est pourquoi Salomé Zourabichvili nous propose de résoudre la quête identitaire de l’Europe par la fixation de ses frontières, géographiques bien sûr, mais aussi juridiques, commerciales, culturelles… L’Union ne pourra encore longtemps se définir empiriquement par ses seuls droits et libertés, quand bien même ceux-ci n’auraient aucun équivalent. La définition de la frontière sera cet « acte libératoire » que Valéry Giscard d’Estaing appelait également de ses vœux lorsqu’il déplorait que sa future constitution ne soit pas précédée d’une « Déclaration d’indépendance européenne ». Il faut faire vite. ♦

Jean-Philippe Immarigeon

Revue Défense Nationale - Août/Sept 2008 - n° 711

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