Leitmotiv des discours sur la formation, en particulier celle des cadres, le développement d’une culture générale s’accommode souvent mal des pratiques contemporaines. On lui attribue parfois un rôle social aux antipodes des besoins véritables de notre temps. En vérité, approfondir la culture générale, y accorder une place centrale dans la formation des futurs responsables est une nécessité pour développer l’autonomie de l’esprit et l’intelligence des situations humaines. Celles-ci sont nécessaires à la prise de décision dans un monde qui évolue rapidement et face à une modernité qui bouleverse bien des repères.
Prix Amiral Marcel Duval 2009 - Culture et commandement
Culture and command
A recurrent theme in discussions on training, particularly management training, is the development of a culture of general knowledge, yet it is often hard to achieve alongside contemporary practices. Such a culture is often associated with a social role diametrically opposed to the real needs of our times. The truth is that expanding general knowledge and giving it a central role in the training of our future top managers is necessary for the development of independent thinking and application of intelligence in human situations. These capabilities are needed for decision-making in a rapidly changing world in which modern life is posing a challenge to many fundamental principles.
Après une période où le savoir spécialisé était seul encouragé, la culture revient dans les formations – notamment celle des cadres – et dans les critères de sélection ou de recrutement de ces derniers. Pour l’officier, la référence aux propos du général de Gaulle (1), nourris de l’exemple d’Alexandre le Grand, s’impose immanquablement.
L’expérience de la conduite de l’action militaire souligne l’intérêt de jeter un regard neuf sur la culture, trop souvent considérée comme une lointaine héritière des humanités classiques, accusée de désuétude et d’immobilisme face aux exigences de la modernité. Si elle demeure le résultat d’un effort, d’un cheminement sans cesse à prolonger, il convient cependant de s’affranchir d’une vision trop académique, d’y inclure tous les champs du savoir, de l’art, de la connaissance humaine, et d’y englober les fruits de l’expérience ainsi que de l’observation.
Rien de plus moderne que cette culture, source de liberté – c’est-à-dire d’autonomie – de l’esprit, qui permet au décideur de prévoir, d’orienter, de penser et de conduire l’action. Rien de plus intemporel en outre que de chercher à disposer des moyens de fonder un projet et d’approfondir sa connaissance de l’homme.
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