Les armées vont connaître une nouvelle vague de mesures de restructuration. Transferts, dissolutions, réorganisations ; air connu ? Pas tant que cela car ce n’est pas, cette fois, que de stationnement et de suppressions sèches qu’il va s’agir. C’est aussi et surtout une réforme, presque une révolution qui va concerner l’organisation militaire locale de demain dans les bases de défense. Le rédacteur, qui a participé en 2007 à l’élaboration du rapport du général de Bouteiller sur le « soutien général et l’administration des formations » livre ici quelques réflexions, qu’il veut dépassionnées…
Rationaliser l'administration et le soutien général : un défi relevable, sous conditions
Rationalising administration and support: a challenge to take up, under certain conditions
The Armed Forces are going to go through a new round of restructuring measures. Transfers, disbanding and reorganisation-a familiar tune? Not really, because this time it isn’t simply a matter of basing and cuts. It is above all almost a revolution that will affect tomorrow’s local military organisation in defence bases. The author, who was involved in drawing up the 2007 report by General Bouteiller on the general support and administration of formations, here gives some dispassionate thoughts on the plan.
Ratio forces-socle déséquilibré ? Back office surnuméraire au détriment du front office ? Recentrage des militaires sur leur « cœur de métier » ? Autant de formules aussi subjectives que lapidaires, mais qui prennent malgré tout une nouvelle actualité alors que le ton d’une réforme « historique » est donné au sommet de l’État à la faveur de la sortie du Livre blanc et des conclusions de la Révision générale des politiques publiques (RGPP).
Faisant la part des raccourcis racoleurs — car derrière les distinctions socle-forces ou back office-front office se cachent des réalités bien plus complexes, les militaires logisticiens, notamment, le savent bien — l’organisation des armées peut-elle gagner en efficacité, sans porter préjudice aux capacités à s’entraîner et à combattre, voire en leur profitant ? Sans doute. Encore faut-il admettre que le terme « rationaliser » n’est pas nécessairement antiopérationnel, mais vise au contraire dans son acception ordinaire à améliorer la performance, donc, transposé en jargon militaire, à, peut-être, mieux remplir la mission. Une rationalisation d’ampleur est lancée. La conduire n’est pas insurmontable, surtout si l’enjeu, pour des armées qui ont désormais épuisé toutes les marges de manœuvre, est de pouvoir opérer des redéploiements financiers au profit des conditions d’exécution du métier militaire.
Ceux qui en revanche, n’y verraient qu’une source alléchante d’économie sèche, feraient courir le risque, qu’exclut aujourd’hui le discours politique, du déclassement de notre outil de défense.
Il reste 90 % de l'article à lire
Plan de l'article