Physiques et culturelles, sociales et économiques, les frontières se diluent. Ignorant règlements et contrôles, le crime s’est mondialisé, première entreprise fonctionnant selon les règles du plus pur libéralisme. Ainsi, le crime s’insère durablement dans les failles toujours plus béantes de la « guerre à la terreur » ; l’hybridation crime-terrorisme progresse ; les États fragiles se multiplient aux portes, et parfois même dans l’UE. Après avoir constaté la crise durable et planétaire de la pensée stratégique elle-même, le rapport rendu au président de la République par la mission sur les problèmes stratégiques, a proposé de nouvelles pistes pour revivifier la pensée stratégique française (et sans doute européenne…). La mise en pratique des orientations décidées par le président de la République visera ainsi à adapter et harmoniser les outils existant (IHEDN, CHEAr, Inhes et IERSE) tout en donnant à l’univers éparpillé de l’université les moyens de valoriser ses meilleurs chercheurs. Toutes choses qui se feront au sein, ou à partir, du nouveau Conseil supérieur de la formation et de la recherche stratégiques (CSFRS).
Surprise, désordre et stratégie
Surprise, disorder and strategy
Physical, cultural, social and economic frontiers are losing their significance. Beyond the reach of laws and controls, crime, the prime activity functioning according to the rules of the purest liberalism, has become globalised. So, crime finds a secure place in the ever-wider gaps in the ‘war on terror’; the hybridisation of crime and terrorism progresses; fragile states multiply at the gates of, and sometimes within, the European Union. After discussing the long-term global crisis in strategic thinking itself, the report to the President of the Republic by the commission on strategic problems proposes new avenues to revive French (and doubtless European) strategic thought. The application of decisions taken on this by the President will aim at adapting and harmonising the existing tools (IHEDN, CHEAr, INHES and IERSE) while giving the wider academic world the resources to get the most from its leading researchers. All of which will be brought together by the new Higher Council for Training and Strategic Research (CSFRS).
Défense nationale et sécurité collective a récemment publié un remarquable article sur le thème crucial de la « surprise stratégique » (1) ; à vrai dire longtemps délaissé par notre pensée militaire nationale, en revanche fort prolixe sur la dissuasion nucléaire. La prise en compte de ce concept de « surprise stratégique » importe d’autant plus qu’il ouvre sur les perspectives permettant de comprendre, donc d’affronter, les actuels désordres du monde ; et ceux, plus importants encore de demain.
Car après les conflits afghans, irakiens, géorgiens, le chaos gagnant l’Inde et ravageant le Pakistan — et en pleine crise des subprimes, ce cocktail de produits financiers dérivés et dérégulés ne reposant que sur l’appât du gain — tout ce qui semblait durablement stable depuis la chute du mur de Berlin, il y a presque vingt ans, est en passe d’être emporté.
Physiques et culturelles, sociales et économiques, les frontières se diluent. Ignorant règlements et contrôles, le crime s’est mondialisé, première entreprise fonctionnant selon les règles du plus pur libéralisme. Europol en fait le triste constat, qui souligne dans son dernier rapport l’infiltration toujours plus forte du crime organisé transnational dans la vie sociale européenne.
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