Editorial
Éditorial
En mai 1939 paraissait le premier numéro de la Revue des questions de défense nationale. Le 70e anniversaire de cette revue – devenue en janvier 2005 Défense nationale et sécurité collective – donnera lieu à une manifestation placée sous le haut patronage du président de la République ; mais au-delà il atteste de la renommée de cette institution qui, pendant toutes ces années, a porté haut le flambeau, parfois vacillant il est vrai, de la pensée stratégique française.
Vivre aussi longtemps est une gageure pour une telle revue Honneur soit rendu à tous ceux et celles qui ont œuvré pour cette réussite exemplaire.
En ce début d’année, le flambeau est maintenant entre nos mains mais aussi entre vos mains, auteurs, lecteurs et amis ; il nous revient de le porter encore plus haut et encore plus loin. Telle est notre ambition, plus que jamais cette revue doit être l’aiguillon, le support de la réflexion stratégique française.
Si l’on en croit les augures, je devrais dire les Cassandres, 2009 sera une annus horribilis : récession, crises sociales, environnement, terrorisme etc. Tous les fléaux devraient s’abattre sur notre pays et sur la Terre entière. Il est vrai qu’il est plus facile d’être Cassandre puisque l’erreur est toujours pardonnée ou ignorée.
Ce que l’on sait en revanche c’est que 2009 sera encore une année de profonds bouleversements et changements. Dans ce contexte chacun cherche à éclairer son chemin et à ne pas avoir sa lampe dans le dos (1). Là se situe le rôle de notre revue, certes avec d’autres éclaireurs, mais là est son rôle magnifié et amplifié par le paysage chaotique et souvent menaçant qui se présente à nous en ce début d’année.
Notre ligne éditoriale est ainsi fixée, afin de bien mettre en évidence les lignes de forces qui dessinent le monde en pleine mutation. Dans cette perspective notre premier numéro de l’année est notamment consacré à deux dossiers sur lesquels porte l’ombre de la Russie.
L’OSCE, organisation trop méconnue et parfois décriée, dirigée par Marc Perrin de Brichambaut qui est engagée dans ce qui constitue un des grands chantiers stratégiques, celui de la construction d’une sécurité européenne.
L’Asie mineure, l’Asie centrale, l’Afghanistan, le Pakistan, régions du monde où indiscutablement se joue l’avenir de la sécurité mondiale. À ce sujet je voudrais rendre hommage à René Cagnat, l’un des meilleurs spécialistes français de l’Asie centrale, à qui nous venons de remettre, c’était la première fois, le prix Amiral Marcel Duval pour l’ensemble de ses articles parus dans la revue.
Ainsi tout au long de l’année notre ligne éditoriale aura pour ambition de redonner toute sa vigueur à la pensée stratégique française afin qu’elle puisse donner à notre pays la capacité de décider de son propre destin dans un contexte international mondialisé.
Enfin et peut-être surtout ce début d’année me donne l’occasion au nom du Comité d’études de défense nationale et de sa revue, de souhaiter à tous ses lecteurs et amis une excellente et heureuse année, qu’elle soit remplie d’éclatantes réussites dans tous les domaines. ♦
(1) « L’expérience est une lanterne attachée dans notre dos, qui n’éclaire que le chemin parcouru » (Confucius).