La communauté euro-atlantique a fait face durant l’été 2008 à une montée en tension brutale de la crise géorgienne débouchant sur des affrontements armés entre les forces militaires russes et géorgiennes. L’OSCE, impliquée depuis longtemps dans cette crise parfois oubliée, s’est employée avec rigueur à tenir le rôle dévolu par les États membres. Elle a dû surmonter de nombreuses difficultés et s’est révélée un acteur complémentaire de l’Union européenne.
L'OSCE et la perspective d'un nouveau traité de sécurité paneuropéenne
The OSCE and the prospect of a new pan-Europeansecurity treaty
In the early summer of 2008, before the crisis erupted in Georgia, the Russian President suggested that discussions should start on a new pan-European security treaty. This initiative, which remains rather vague in substance, has been received with varying degrees of enthusiasm by other countries. When the geographical area and the aim of the proposed treaty are taken into account, it would seem that the Organisation for Security and Cooperation in Europe (OSCE) is the best forum for discussion and preparation of such a document, albeit the last summit was held in Istanbul in 1999.
L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), depuis sa création sous la forme d’une conférence (CSCE) se propose de rassembler dans une même arène l’ensemble des États de l’espace euro-atlantique sur la problématique générale de la sécurité paneuropéenne. Pour un cadre supérieur de l’organisation, la fonction et le mandat de l’OSCE se rejoignent dans la notion de forum. Le but premier de l’OSCE est de réunir les pays concernés sur la thématique principale de la sécurité en Europe (première « corbeille » de l’Acte final d’Helsinki).
Les origines de la problématique
Lors de la World Policy Conference, à Évian le 8 octobre 2008, le président français Sarkozy, président du Conseil européen, a accueilli favorablement l’idée du président russe Medvedev d’une remise à plat du système de sécurité européenne avec en perspective la signature d’un « nouveau pacte de sécurité de Vancouver à Vladivostok ». Il a alors proposé la convocation d’un Sommet de l’OSCE en 2009, considérant qu’il s’agissait de la « seule enceinte qui rassemble sur un pied d’égalité tous les acteurs de la sécurité paneuropéenne » et que les Américains devaient y être associés.
La CSCE
L’idée d’un traité de sécurité paneuropéenne n’est pas neuve et plonge ses racines dans le temps de la guerre froide. C’est au départ une idée soviétique, laquelle est à l’origine de la création de la CSCE. En 1954, le ministre des Affaires étrangères soviétique Molotov a présenté le projet d’un traité général de sécurité collective en Europe. Moscou souhaitait par là obtenir une Europe débarrassée de la présence américaine et, d’une certaine manière, neutralisée. Ce traité, doté d’institutions, aurait été ouvert à tous les pays européens ; la Chine et les États-Unis auraient pu y avoir un statut d’observateur. Les Occidentaux, méfiants, exigent en préalable la résolution de la question allemande.
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