L'action aérienne et les opérations terrestres (I)
L’emploi des Forces aériennes est prévu actuellement dans les documents réglementaires sous forme d’opérations indépendantes et d’opérations mixtes ou combinées. Dans la première catégorie sont rangées les actions ayant pour but la lutte contre les forces aériennes adverses et l’attaque du potentiel de guerre ennemi. À la deuxième appartiennent les interventions aériennes menées en liaison avec les Forces de surface, interventions que l’on désigne habituellement par l’expression d’« appui aérien ». Il semble que cette classification, ainsi que la terminologie utilisée, aurait avantage à être modifiée. Toutes deux sont, en effet, à la racine de la plupart des malentendus qui s’élèvent trop souvent entre le commandement aérien et le commandement de surface, discussions qui reposent la plupart du temps sur une incompréhension mutuelle, due au fait qu’aviateurs et terriens ne parlent pas le même langage.
D’une part, l’expression « opérations indépendantes » choque le combattant de surface qui s’imagine, bien à tort, que l’aviateur n’a d’autre but que de mener sa propre guerre sans se soucier de ses partenaires. D’autre part, l’expression « appui aérien », utilisée pour désigner les opérations aériennes combinées, évoque une certaine relativité dans la hiérarchie des missions entre appuyants et appuyés, et ne peut manquer de donner des idées fausses sur la nature que doit revêtir la coopération Air-Surface. Il semblerait plus logique de poser en prémisse, comme condition essentielle du succès de toute opération de guerre, la conquête et le maintien de la supériorité aérienne. Mais il doit être bien entendu que la bataille aérienne ou, plus exactement, selon l’expression de Lord Tedder, la campagne aérienne dont elle est l’enjeu, ne constitue pas une fin en soi. Elle vise, d’une part, à interdire toute activité aux forces aériennes ennemies ou, pour le moins, à entraver leur action et, d’autre part, à permettre aux forces aériennes amies de jouir d’une liberté d’action suffisante pour mener à bien les missions qui leur sont dévolues.
Ces missions appartiennent, soit au domaine stratégique, soit au domaine tactique. On est donc conduit à classer les actions aériennes en deux catégories : Actions aériennes stratégiques, qui comprennent la défense du potentiel de guerre ami et l’attaque du potentiel de guerre ennemi. Elles sont conduites d’après les directives du Commandement suprême ou du Comité de guerre des Gouvernements intéressés.
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