Études stratégiques - Un grand penseur militaire britannique : B.-H. Liddell Hart
C’est à Paris que naquit, le 30 octobre 1895, un des plus grands écrivains militaires des temps modernes, le capitaine B. H. Liddell Hart. Mais c’est en Angleterre qu’il fit ses études, d’abord à « Saint-Paul’s School », puis au collège « Corpus Christi » de Cambridge où, dès 1914, il commençait à étudier l’histoire. Versé dès le début des hostilités dans l’Infanterie Royale du Yorkshire, il débarqua en France en 1915 et participa aux combats d’Ypres et de la Somme, où il assura un moment le commandement d’un bataillon. Blessé en automne 1916, il mit à profit sa convalescence pour composer un ouvrage sur la dernière offensive. Tenu secret un certain temps pour des raisons de sécurité, ce livre attira cependant l’attention de différentes personnalités au G. Q. G. anglais et le jeune Liddell Hart fut invité à faire partie d’une Section historique qu’on se proposait d’y créer. Mais ce projet fit long feu par suite du retour en Angleterre de son protagoniste, John Buchan.
En 1917, Liddell Hart écrivit une étude sur l’emploi de l’infanterie, inspirée par les expériences récentes, tant allemandes qu’alliées. Malgré les résistances qu’elles rencontrèrent, ses idées conquirent peu à peu les esprits. À la demande de l’inspecteur des troupes anglaises en France pendant la guerre mondiale, le général Ivor Maxse, Liddell Hart les reprit après la guerre dans un « Manuel d’entraînement de l’infanterie » qui fut publié en septembre 1920, et dont les révisions successives en 1926 et en 1931 furent confiées au colonel Gort et au lieutenant-colonel Montgomery.
En 1921, Liddell Hart était toujours handicapé par ses blessures de guerre. Ce n’est que grâce à l’intervention du général Maxse qu’il ne fut pas dégagé des cadres, et qu’il put être versé dans la branche nouvellement créée de l’Army Educational Corps. Mais sa carrière militaire était définitivement compromise par son état de santé. En 1924, après avoir espéré un instant pouvoir faire partie du nouveau Royal Tank Corps, il fut mis à la retraite. Devenu civil, il décida de se consacrer à l’étude de l’histoire et de la science militaires. Au printemps de l’année 1925, il était nommé correspondant militaire du Daily Telegraph, par suite de la mort du colonel Repington qui occupait ce poste. Liddell Hart y resta près de dix ans, travaillant par ailleurs régulièrement à la rédaction des parties militaires de la célèbre Encyclopedia Britannica.
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