La menace sol-air grandit actuellement de manière rapide. Du fait de la prolifération, les acteurs mis au ban des relations internationales peuvent y trouver une « rente stratégique » susceptible, au moindre coût, de fragiliser voire d’annuler la supériorité aérienne et informationnelle occidentale. Demain, les systèmes sol-air pourraient changer la donne et déstabiliser durablement les efforts de la coalition en Afghanistan. Le théâtre africain ne pourra non plus être longtemps épargné par cette menace. Les capacités de suppression des défenses antiaériennes ennemies (SEAD) étant structurellement déficientes en Europe, la France pourrait profiter de sa réintégration dans l’Otan pour proposer une stratégie capacitaire volontariste visant à la réalisation d’un « package Sead/Dead » mutualisé aux niveaux européen et otanien.
La fonction SEAD : de l'importance d'une capacité clé dans l'Otan
The significance of SEAD as a key capability within NATO
The surface-to-air threat is growing rapidly, and with it players excluded from the international relations community can obtain a strategic advantage that could, at little cost, reduce or even cancel out the West’s air and IT superiority. Tomorrow, surface-to-air systems could permanently destabilise the coalition’s efforts in Afghanistan. And Africa, too, may not be spared this threat for long. As there is little in the way of SEAD (suppression of enemy air defences) assets in Europe, France could take advantage of its reintegration into NATO to propose the creation of a SEAD/DEAD package pooled at the European and NATO levels.
Les opérations américaines en Irak, du renversement du régime de Saddam Hussein aux tentatives fragiles de « reconstruction démocratique », ont fortement marqué les esprits, dans de nombreux pays et bien sûr en premier lieu dans les capitales en délicatesse politique avec Washington. L’opération Shock and Awe de 2003 n’a d’ailleurs fait que renforcer chez certains le sentiment d’insécurité résultant de l’atteinte aux principes de souveraineté étatique déjà constatés en 1999 au Kosovo.
L’effet de ces actions perdure, même si les pays occidentaux n’en saisissent pas la profondeur et le pensent circonscrit au cas du régime iranien. Or, pour de nombreux acteurs évoluant en lisière de la communauté internationale, l’important reste toujours aujourd’hui de dissuader les États-Unis de renouveler de telles opérations à leur détriment. Et cela quelle que soit la nouvelle configuration des relations internationales. Certes, le changement politique à la Maison-Blanche peut faire espérer une mise en sommeil de la « théorie démocratique des dominos » cette dernière ayant plutôt abouti à une théorie du chaos et à la confusion de ses promoteurs néoconservateurs. Pour autant, les pays concernés se souviennent qu’aux États-Unis la tradition politique démocrate est historiquement interventionniste (Z. Brzezinski et M. Albright au Kosovo en 1999), et que rien pour le moment ne leur garantit de manière absolue — à tort ou à raison — que l’ère Obama rompra de manière forte avec les fondements messianiques de la politique étrangère américaine.
Dans leur quête plurielle de « dissuasions » et leur recherche obstinée de garanties de souveraineté, ces pays ont tout de même plusieurs choix, lesquels se trouvent pour la plupart « décalés » vers le haut ou le bas de l’éventail des capacités militaires :
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