L'action aérienne et les opérations terrestres (II)
Le transport aérien est venu ouvrir de très larges possibilités au Haut Commandement ; mais les opérations correspondantes nécessitent, plus encore que les actions intéressant le renseignement et les feux, un degré élevé de supériorité aérienne. On distingue trois formes de transport aérien : les transports de troupes, le ravitaillement et les évacuations.
Les transports de troupes par voie des airs comprennent les transports intéressant la phase initiale des opérations aéroportées et l’aérotransport. Les opérations aéroportées ont pour but de tourner les défenses de l’adversaire et de faciliter ainsi la mission de la force principale au profit de laquelle elles sont exécutées ; leur efficacité est fondée sur l’effet de surprise. Il y a toujours à résoudre, dans la préparation de telles opérations, une équation de base à deux variables : distance de la force principale à laquelle doit être débarquée la force aéroportée, délai nécessaire pour que la force principale rejoigne la force aéroportée. L’un des facteurs est fonction de l’autre et, comme la solution du problème repose également sur un élément mal connu — à savoir les réactions possibles de l’ennemi, — il est prudent de conserver une certaine marge de sécurité une fois que l’on a résolu l’équation. C’est pour avoir calculé trop juste cette marge de sécurité que les Alliés essuyèrent un échec sévère à Arnhem. Instruits par l’expérience, ils lancèrent l’opération de Wesel avec de très larges garanties de succès et celle-ci réussit pleinement, mais ne fut pas très rentable, compte tenu de l’importance des moyens mis en œuvre.
L’aérotransport est exécuté dans un but tout différent ; il a pour rôle essentiel de permettre un jeu rapide des réserves. Les actions correspondantes ne nécessitent pas un entraînement spécial de la part des formations intéressées, mais sont grevées d’une certaine hypothèque, car elles ne permettent pas encore l’acheminement à pied d’œuvre de la totalité des matériels lourds et encombrants. Exigeant une infrastructure solide et à grand débit, elles nécessiteront l’utilisation de nombreux terrains d’atterrissage pouvant être organisés parfois en empruntant des portions d’autoroutes. Elles seront particulièrement intéressantes pour renforcer sans délai une zone de défense ou pour modifier à l’improviste un dispositif offensif.
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