Le 11 mars 1794, la Convention décide de la création d'une École Centrale de travaux publics. L'institution accueillera des élèves destinés à être formés en ingénierie civile et militaire. Appelée d'abord « École des travaux publics », elle recevra le nom d'« École polytechnique » par la loi du 1er septembre 1795. Dans cet article, l’auteur fait un bref historique de l’évolution de l’X puis explique en quoi elle est devenue une pépinière de la défense nationale.
L'École Polytechnique, pépinière de la Défense nationale
Les Conventionnels de l’an II savaient ce qu’ils faisaient, quand ils décrétaient, le 1er mars 1794, la création de l’École centrale des Travaux publics, qui allait devenir l’École polytechnique par la loi du 1er septembre 1795 (15 fructidor an III).
Le Comité de Salut Public, avant même que l’École nouvelle ait reçu un statut officiel, avait inauguré des cours révolutionnaires dont Barrère avait pu dire : « La République saura en tirer parti pour plus d’un genre ! » La loi du 22 octobre 1795 (30 vendémiaire IV) en faisait bientôt la pépinière unique des écoles d’application de l’artillerie, du génie, des ponts et chaussées, des mines, des ingénieurs géographes et des ingénieurs de vaisseaux, et même de cette école aérostatique de Meudon, qui contenait en germe, à cent vingt ans de distance, notre actuelle École nationale supérieure de l’Aéronautique. « La Convention dit Pierre Truffrau, le plus récent historien de l’École polytechnique, dont il est depuis plus de vingt ans le professeur d’histoire et de littérature, avait besoin de techniciens civils et militaires, notamment d’ingénieurs des ponts et chaussées et d’officiers du Génie. » Les premières discussions entre fondateurs de l’École, Monge, Fourcroy, Lakanal, Condorcet, Prieur (de la Côte-d’Or), étaient nées d’un projet de fusion, vite abandonné, des deux « états » du génie militaire et des ponts et chaussées de l’ancien régime, en un « Corps unique d’ingénieurs nationaux », chargés des travaux militaires, civils et hydrauliques, à l’heure où toutes les préoccupations étaient tournées vers la défense, où le manque d’ingénieurs militaires se faisait le plus sentir aux armées.
Sous l’influence éclairée de son père spirituel, le célèbre mathématicien Monge, l’École polytechnique devenait rapidement un Centre de hautes études scientifiques désintéressées ; puis, sous l’impulsion de Napoléon, son protecteur le plus illustre, cette « pépinière de savants, comme devait le dire le général Foy, était vite transformée en séminaire de guerriers ».
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