Dans les relations internationales, les critères de la puissance sont habituellement présentés comme le nombre, la masse, la surface, l’économie, les alliances diplomatiques, l’outil militaire, etc. Au-delà de cet inventaire des voies et moyens, l’essentiel se situe pourtant davantage dans le sens accordé à l’identité et à la volonté. Il ne s’agit pas de proposer un ordonnancement corrigé, mais plutôt d’appeler l’attention sur la relativité des facteurs traditionnels. Il ne suffit pas de déterminer des capacités, de dessiner un cadre ou d’esquisser un format ; la puissance repose davantage sur une ambition rénovée et une finalité partagée : à côté d’une entité organisée et armée, doit préexister une volonté, toujours partagée, une communauté de destins.
Les récentes réflexions sur la défense de la France illustrent cette affirmation ; au-delà de la seule dotation de structures et d’outils de mise en œuvre pertinents, elle doit aussi, et peut-être avant tout, s’appuyer sur une identité partagée et la volonté de faire ensemble, pour ne pas être qu’un réservoir de capacités mais une puissance durable et consolidée.