Développer de façon pragmatique les partenariats entre européens est un souhait de plus en plus largement partagé car de nature à conforter la perception commune des enjeux et à favoriser l’optimisation des capacités militaires européennes. Dans ce cadre, les moyens aérospatiaux européens ont un rôle tout particulier à jouer car riches de nombreuses coopérations déjà développées dans le cadre de l’Otan ou de la Politique européenne de sécurité et de défense, ils peuvent et veulent aller plus loin.
La dimension aérospatiale euro-atlantique
Aerospace in Euro-Atlantic relations
Increasingly, pragmatic partnership among Europeans is a widely shared aim, because it backs up a common perception of the risks facing us and helps optimise European defence capabilities. Here, European aerospace means have a special role to play; with much experience of cooperation developed within NATO and ESDP, they can, and want to, go further.
En tant qu’ancien commandant de l’escadron de chasse 2/4 « La Fayette », je mesure aisément combien les liens entre aviateurs français et américains sont anciens, riches, nécessaires et souhaités. Cette solidarité de pensée, de réflexion et de prise de risque n’est pas le fruit du hasard mais bien l’illustration d’une perception commune des enjeux et d’une volonté partagée de mettre à la disposition des autorités respectives le meilleur panel d’options procuré par la troisième dimension. Il en va de même, d’une façon plus vaste, avec les nations européennes ; c’est pourquoi le véritable défi placé devant nous est bien celui du développement de capacités militaires crédibles entre Européens pouvant s’inscrire pleinement, si nécessaire, dans un cadre transatlantique. Or notre pleine participation aux structures de l’Otan est bien une chance pour la politique européenne de sécurité et de défense. Les premiers signes sont déjà visibles (commandements britannique, grec et espagnol des structures de l’opération de lutte contre la piraterie au large de la Somalie ; déblocage de discussions sur la surveillance de l’espace au sein de l’Agence européenne de défense ; etc.) et se multiplient quotidiennement lors des débats qui se tiennent à l’UE. En effet, nombreux sont les pays qui passent de la défiance au constat que le développement de l’Europe de la défense — c’est-à-dire en premier lieu l’amélioration des capacités militaires des pays européens — est bénéfique à tous et notamment à l’Alliance atlantique.
En tant qu’ancien commandant de la défense aérienne et des opérations aériennes, je mesure également l’apport de la participation à la force de réaction rapide de l’Otan, des phases de préparation avec leurs kyrielles d’exercices, du commandement par deux fois de la composante air de la NRF (2005-2009), de la certification par l’Otan du Caspoa (1) français en tant que centre d’expertise unique en Europe dans le domaine de la formation à la planification et à la conduite des opérations aériennes. Toutes ces activités forgent en effet, une communauté de pensée entre aviateurs de chaque côté de l’Atlantique et développent les capacités de notre Armée de l’air, de l’Aéronautique navale et de l’Aviation légère de l’Armée de terre à opérer dans des cadres multinationaux européens ou autres. C’est alors l’Otan qui permet de consolider l’aptitude des Européens à agir ensemble et fait ainsi progresser l’Europe de la défense.
Il nous faut donc poursuivre dans cette voie, en prenant acte cependant qu’il existe une autre dynamique pour accroître nos capacités de ce côté-ci de l’Atlantique — voie complémentaire et non-concurrentielle — celle qui consiste à identifier entre Européens nos lacunes et à les résoudre par nous-mêmes, c’est celle de l’Europe de la défense. Après avoir rappelé les besoins de l’Europe, voyons les conséquences pour les moyens aérospatiaux puis identifions quelques-uns des enjeux pour le futur proche.
Il reste 84 % de l'article à lire
Plan de l'article