L’auteur présente les dernières avancées technologiques et leur apport dans l’engagement aéroterrestre des forces : drones (Sperwer) ; liaisons du fantassin (Félin et son Battle Management System) ; armement air-sol modulaire (AASM) ; tous parfaitement interopérables.
Les nouveaux outils de l'engagement aéroterrestre
Air-land engagement: new tools, new strategies
In this article the author presents the contribution made by the latest high-tech equipments to the air-land battle: UAVs (Sperwer), infantry communications (FELIN and its Battle Management System) and the AASM modular air-to-ground weapon, all of which are interoperable.
En réponse aux stratégies d’action imposées par les nouvelles politiques de défense et de sécurité, les forces abordent la décennie 2010, à l’issue de vingt ans d’intenses transformations numériques avec un nouveau mouvement de modernisation. Le besoin est celui des théâtres d’opérations les plus sévères, des théâtres où les forces de l’Otan opèrent au milieu des populations, dans des environnements urbains ou accidentés face à des unités rompus aux combats de harcèlement. Dans le schéma opérationnel combinant « capteurs » et « effecteurs », des armes de grande précision et à l’effet contrôlé doivent être mises en œuvre, en synergie avec des combattants au sol positionnés au plus près des contacts.
Il est clair qu’il s’agit d’obtenir de ces nouveaux investissements un bénéfice opérationnel significatif, notamment en termes de protection, de coordination, de précision des feux, afin de neutraliser l’adversaire. Dans le cadre de doctrines de maîtrise de la violence, l’objectif est aussi de limiter les tirs fratricides et les risques de dommages collatéraux pour les civils, une exigence d’autant plus critique que l’obtention de l’assentiment des populations est un enjeu de l’engagement de la force elle-même. C’est ce que les forces de l’Otan avaient déjà observé dans les Balkans pendant les années 90, et ce qu’elles vivent maintenant en Afghanistan. L’objet de cet article est donc d’illustrer ce que les dernières avancées technologiques vont apporter au niveau de l’engagement de la force.
Observer et désigner une cible dans la profondeur
L’autonomie technologique en matière de drones tactiques existe en Europe, avec le système de drones français Sperwer. Ce système équipe plusieurs armées européennes : les Pays-Bas, la Suède, la Grèce et la France. Opérant au plus près des troupes depuis un segment sol mobile, ce système a dès l’origine été conçu pour répondre aux besoins de l’artillerie, ce qui lui permet d’offrir des performances au meilleur niveau en termes d’identification et de localisation des cibles détectées au sol. Instrument de la numérisation de l’espace de bataille, il est conçu pour s’intégrer aux chaînes de commandement et de coordination. Cela signifie que la précision de l’information ainsi obtenue permet le pointage des pièces, le guidage des aéronefs, voire la programmation d’armes air-sol de précision. Dans l’action, comme en ce moment en Afghanistan, le système de drones Sperwer apporte un service 24 h/24 à très haute résolution, apte à alimenter un processus en boucle courte OODA (Observation – Orientation – Décision – Action). Projeté sur zone d’intérêt par un véhicule aérien de taille réduite, son capteur optronique gyrostablilisé fournit une image en haute résolution d’une cible, que le système associe à des coordonnées précises. Elles peuvent ensuite être retransmises en temps réel vers la chaîne de coordination et de commandement, notamment systèmes d’artillerie et systèmes d’information des forces (respectivement Atlas et Sic-F pour la France).
Il reste 73 % de l'article à lire
Plan de l'article