La Division de la recherche du Collège de défense de l’Otan a organisé, les 4 et 5 mars 2009 à Rome, un séminaire international sur le thème « Vers une nouvelle politique étrangère américaine au Moyen-Orient ? ». Les principales conclusions de ce séminaire placé sous les règles de Chatham House peuvent se résumer : en un retour des États-Unis au pragmatisme et à la raison ; à un réel esprit d’ouverture — tempéré de prudence — du monde arabe ; et à une incertitude grandissante potentiellement déstabilisatrice de la part d’Israël.
Une nouvelle politique étrangère américaine au Moyen-Orient ?
A new American foreign policy in the Middle East?
On 4 and 5 March 2009, in Rome, the Research Division of the NATO Defence College organized an international seminar on the theme ‘Towards a new US foreign policy in the Middle East?’ The main conclusions of the seminar, held under Chatham House rules, can be summed up as: a return by the United States to pragmatism and rationality; a genuine spirit of openness—tempered by prudence—in the Arab world; a growing and potentially destabilising uncertainty on Israel’s part.
Ce séminaire s’est déroulé dans un contexte international particulièrement intéressant, quelques semaines seulement après la fin de la guerre de Gaza, la prise de fonction du nouveau président américain et les élections générales israéliennes.
Une quarantaine de participants de haut niveau représentant les principaux États membres de l’Otan, du Dialogue méditerranéen et de l’Initiative de coopération d’Istanbul, mais aussi de prestigieux centres de recherches (Rand, CSIS, IISS, Ifri, INSS, Konrad Adenauer Foundation, German Marshall Fund) et d’universités (Harvard, Sorbonne), ont débattu de l’évolution de la politique étrangère de la nouvelle Administration américaine dans la région du Moyen-Orient, en présence de journalistes des quotidiens Al-Hayat, Gulf News et Haaretz.
Constat
La nouvelle Administration américaine est décidée à faire évoluer sa politique étrangère dans la région du Moyen-Orient. La personnalité du président Obama est un facteur clé. Il est perçu comme quelqu’un de pragmatique et doté de convictions profondes qui l’amènent à vouloir faire « bouger les choses » au Moyen-Orient. Il n’hésitera pas à prendre des risques politiques pour parvenir à ses fins (il ne serait jamais arrivé là où il est s’il n’en avait pas pris d’importants). Tout indique qu’il ne se cantonnera pas à la gestion de la crise financière, mais qu’il s’impliquera personnellement pour laisser sa marque au Moyen-Orient (ne serait-ce que pour capitaliser des succès qui lui permettraient de compenser une absence de résultats face à la crise financière, si celle-ci continuait à s’aggraver). Il est conscient que l’enjeu capital pour les États-Unis consiste à redresser leur image dans cette région, sans doute à son plus bas niveau historique.
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