Le Sommet de l’Otan d’avril 2009 n’a pratiquement pas abordé la PESD. La normalisation française au sein de l’Otan fut le sujet porteur tout comme les questions capacitaires et le dossier afghan. En outre, la grande réforme de l’Organisation atlantique impose la rédaction annoncée d’un nouveau Concept stratégique attendu pour 2010, devant tenir compte en partie de la mise à jour de la Stratégie européenne de sécurité réalisée fin 2008.
La PESD autour du Sommet de Strasbourg-Kehl
Le Sommet de l’Alliance atlantique à Strasbourg-Kehl en avril dernier doit être considéré à la fois comme une « grand-messe » entérinant entre autres les décisions prises préalablement par la France à propos de sa politique de « normalisation atlantique », mais il doit aussi être vécu comme un moment d’engagement pour réactualiser le Concept stratégique de l’Otan.
Dans le champ transatlantique, l’Union européenne (UE) peut espérer que le relationnel sera plus serein, avec de meilleures convergences entre Européens et Américains, tenant compte du fait que les États-Unis restent la première puissance militaire qui doit néanmoins compter sur ses partenaires et alliés. Mais les réflexes sont encore là, comme nous le montre la vision américaine intrusive d’une Turquie membre à part entière de l’UE.
De même, le dossier Otan reste à facettes multiples et les thèmes identitaires et conceptuels n’ont pas été abordés. En premier lieu, le Sommet le plus récent, comme les précédents d’ailleurs, n’a pas réussi à déterminer jusqu’où l’Otan pouvait aller dans l’assimilation des matières civiles et civilo-militaires. Le veto de quelques pays alliés européens a encore joué afin d’éviter que l’Alliance ne concurrence l’Union européenne, elle qui excelle dans le « global » et le « pluridimensionnel » de l’action de la Politique étrangère et de sécurité commune (Pesc). Entre les « accords de Berlin + inversé », le « partage des tâches », la « complémentarité balancée », les hypothèses restent légion. Sujet ambigu et source de tensions, « l’Otan globale » doit avoir pour objet, selon ses promoteurs, de garantir une visibilité plus forte à l’Organisation dans les missions de gestion de crises. Cela aurait surtout pour effet d’accroître les tensions entre l’Union européenne et l’Alliance, quand bien même vingt et un États sont membres des deux institutions. Pour d’aucun, la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD) ne peut être considérée comme une agence civile de l’Otan, sauf à imaginer la minorisation complète de cette politique sectorielle de l’Union.
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