Le spectaculaire renouveau de la piraterie dans le golfe d’Aden constitue un véritable cas d’école de la piraterie moderne, tant par ses causes à mer et à terre que par ses modalités et ses conséquences qui vont bien au-delà du seul versement de rançons. La lucidité dont a fait preuve jusqu’à présent la communauté internationale face à ces enjeux ne doit pas masquer le nécessaire renforcement de son action.
La piraterie dans le golfe d'Aden, un cas d'école
Menace asymétrique diffuse, non étatique et non conventionnelle, la piraterie maritime naît de la combinaison de plusieurs facteurs, liés à la fois aux caractéristiques du trafic maritime et aux conditions politiques des pays côtiers. Dans l’exemple somalien devenu le premier foyer de piraterie au monde (1), l’ensemble de ces facteurs s’y trouvent réunis de façon presque caricaturale, principalement en raison du lent et inexorable naufrage de l’État et des structures administratives.
Menace de faible intensité, en dépit de sa forte médiatisation, la piraterie somalienne doit être résolument combattue afin d’éviter que son impact ne change d’échelle. Il est d’ailleurs significatif de constater que la lutte contre la piraterie dans le golfe d’Aden a fait consensus au sein de la communauté internationale. Mais l’efficacité de la réaction européenne et internationale, si l’on escompte une éradication de la piraterie somalienne, demeure limitée car, à ce stade, le cadre d’action est contraint par la situation à terre.
Ce sont ainsi principalement les racines terrestres de l’insécurité maritime qui déterminent la manœuvre pour résoudre dans son ensemble le problème posé par la piraterie somalienne.
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