Le Comité d'état-major de l'ONU a-t-il vu juste ?
Il peut paraître vain de reparler du Comité d’État-Major des Nations Unies. Innovation principale de la Charte, différence essentielle entre la Société des Nations et l’O. N. U., il constituait, dans l’esprit des diplomates de San-Francisco, une des pièces maîtresses du nouveau système destiné à maintenir la paix. Les nations mettraient des forces armées à la disposition de l’organisation internationale ; le Comité d’État-Major (1), tout en servant de conseiller technique au Conseil de Sécurité, assurerait la direction stratégique de ces forces ; l’Organisation des Nations Unies — à l’inverse de la S. D. N. — pourrait ainsi imposer ses décisions.
On connaît les débuts difficiles de l’O. N. U. Le postulat était que les Cinq Grands s’entendraient dans la paix comme dans la guerre et pourraient ainsi policer le monde. Toute opposition politique entre eux devait donc freiner le mécanisme, sinon le gripper à jamais. Moins d’un an après la fin des hostilités, la division du monde en deux était si nette que l’on put croire l’O. N. U. étouffée dans son berceau.
Le Comité d’État-Major, après deux ans d’études techniques très poussées, dut arrêter ses travaux par suite de l’impossibilité d’obtenir une décision unanime dans un climat politique défavorable. Sa paralysie fut pour beaucoup dans la désaffection et la perte d’intérêt des masses pour l’O. N. U.
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