Huit ans après les attentats du 11 septembre 2001, le terrorisme continue de « terroriser » les opinions publiques. Cependant, ses conséquences stratégiques, sa portée géopolitique et son anatomie polémologique en font un phénomène qui reste très limité.
Les limites du terrorisme islamiste
Psychologiquement traumatisant et tactiquement meurtrier, le terrorisme s’avère néanmoins stratégiquement impuissant. Il est dans les esprits très éloigné de ce qu’il est en réalité. Aux États-Unis, l’ex-directeur de la CIA affirmait en février 2009, que Al-Qaïda était perçue comme l’organisation la plus en mesure de menacer la sécurité physique des États-Unis et des Américains (1). Au-delà des idées reçues et des déformations de la réalité, il est nécessaire de tenter d’appréhender à sa juste mesure le phénomène terroriste.
Confusions autour de la désignation de l’ennemi
Le terrorisme recourant aux attentats suicides est certes particulier, mais il n’est pas le fait unique de certains islamistes. Il s’est régulièrement manifesté chez les Tigres tamouls du Sri Lanka de 1987 à 2009 et a notamment déjà été le fait de ressortissants américains sur le sol américain avec la menace (formulée contre la demande de rançon de 10 M$) de crash d’un avion sur le réacteur nucléaire du laboratoire national d’Oak Ridge dans le Tennessee, le 10 novembre 1972 (2).
L’islamisme désigne l’utilisation politique de l’islam dans le but de contester l’ordre établi. Les islamistes sont donc les adeptes d’une idéologie politique instrumentalisant la religion dans le but d’instaurer un État islamique régi par la charia (loi coranique) et de réunifier l’oumma (communauté des croyants). L’expression « terroristes islamistes » désigne les militants de l’islamisme ayant choisi de recourir au terrorisme pour tenter de parvenir à leurs fins.
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