Une équipe du Cara a analysé la donne géostratégique créée par les nouvelles dimensions climatiques, énergétiques et alimentaires de notre sécurité : intérêts divergents entre pays du « Nord » et du « Sud », équation États-Unis/Chine, posture de l’UE, spécificités de la France, etc. Cette analyse permet de mettre en évidence les enjeux les plus critiques pour la France et pour l’UE lors de la conférence mondiale sur le climat de décembre 2009 à Copenhague.
Enjeux stratégiques de la conférence de Copenhague
Les analystes du CARA (1) relèvent que la responsabilité humaine dans le changement climatique n’est plus guère contestée ; que la rapidité actuelle du processus exige que l’humanité fasse tout pour se donner le temps de s’adapter et, pour cela, diminue au maximum sa part de responsabilité, quelle qu’elle soit. Il s’agit donc de définir des objectifs globaux de lutte contre le réchauffement et de piloter des « actions locales à retentissement mondial » pour les atteindre, avec le souci de l’équité entre pays plus ou moins développés. Ce problème relève désormais de la défense globale car, en cas d’échec, il pourrait déclencher des crises surpassant les grands affrontements du XXe siècle.
C’est dans ce contexte que les chefs d’État des dix-sept pays les plus émetteurs de gaz à effet de serre (GES) se sont accordés, lors du Sommet du Forum des économies majeures de juillet 2009 à L’Aquila (Italie), sur un objectif de limitation de la hausse des températures à 2 °C. Or, pour atteindre cet objectif et alors que le niveau global actuel des émissions annuelles de GES est de 50 gigatonnes (Gt) d’équivalent CO2, il faudra un niveau de 44 à 48 Gt en 2020, de 35 Gt en 2030 et de 20 Gt en 2050. La négociation préalable à la conférence de Copenhague (2) porte sur le partage de ce « budget carbone » ambitieux entre pays développés et pays en développement (PED). Cette réduction des GES rapportera un « triple dividende » : pour tous, lutte contre le réchauffement et réduction des prélèvements d’énergie fossile et, pour les pays avancés, création de valeur par la haute technologie.
Une situation et des enjeux critiques
Données globales
La prise de conscience générale du risque de changement climatique a été formalisée à Kyoto en 1997 et doit franchir une nouvelle étape du 7 au 18 décembre 2009 à Copenhague.
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