L’auteur s’insurge de l’utilisation grandissante et galvaudée du mot « stratégie ». En se reportant à l’étymologie du terme, il propose de revenir à une définition plus simple, incitant ainsi à l’employer à bon escient et avec discernement.
Stratégie : l'inflation lexicale
Strategy: the inflation of meaning
The author is up in arms over the growing and abusive use of the word ‘strategy’. Basing his argument on the etymology of the term, he proposes a return to a simpler definition, encouraging its use advisedly and with discernment.
La Revue Défense Nationale est dans le droit fil de sa ligne éditoriale quand elle parle ou fait parler de la stratégie, des affaires stratégiques, des opinions diverses de supposés stratèges, auxquels on se plaît, pour faire encore plus joli, à rajouter une troisième syllabe, créant ainsi le qualificatif nouveau de stratégiste.
C’est bien, mais c’est parfois trop. On se lasse de lire un article où le terme de stratégie, sous forme substantive ou adjective, revient toutes les trois lignes, créant pour le lecteur, même s’il est averti, même s’il est compétent, un effet de saturation qui conduit la plupart du temps, bien que personne ne veuille l’avouer, à tourner la page pour chercher autre chose, parfois même à refermer la revue pour revenir à des réflexions plus simples, donc plus claires.
Trop, c’est trop ! Il n’y a plus de procédé, de façon, de méthode. Il n’y a que des stratégies. Plus rien n’est important, essentiel, décisif, tout est stratégique. L’usage de ces termes, pourtant essentiels, est banalisé, popularisé, réduit, inconsciemment sans doute, à la seule perspective de valoriser l’auteur du texte.
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