Environnement - L'opérateur d'eau face aux risques de malveillance
Un séminaire d’excellente tenue, intitulé « Water security: China and the world », s’est déroulé les 25 et 26 mai 2009 à Pékin. Organisé par le China Institute for International Strategic Studies (CIISS), think tank de l’Armée populaire de libération, il a permis à quelques rares experts occidentaux d’échanger avec leurs collègues chinois sur des problématiques stratégiques que pose l’eau en Chine et dans le reste du monde, mais également d’effectuer d’utiles retours d’expérience sur les grandes crises ayant porté atteinte aux infrastructures vitales.
Parmi les scénarios évoqués lors de cette conférence, l’origine humaine des crises hors cadre était clairement une des sources de préoccupation des intervenants et de l’assistance : défaillance d’un exploitant ou accident industriel causant une pollution massive, mais également volonté clairement établie de nuire à l’État et à la collectivité. Dans le souci d’une organisation parfaite des Jeux Olympiques de Pékin et sans doute sur la base d’informations spécifiques, les autorités chinoises avaient ainsi choisi, en mai 2008, de renforcer la sûreté des sites d’alimentation en eau de la ville de façon à détecter et à contrer toute action de malveillance individuelle ou collective.
Cette attitude proactive chinoise (citons également celle adoptée par Singapour, qui a subi une menace avérée de la Jemaah Islamiyah sur la principale conduite d’alimentation en eau de la Cité État) n’est, en règle générale, pas encore présente chez les opérateurs d’eau européens. Seules la France, la Grande-Bretagne, et dans une moindre mesure l’Espagne, définissent en effet clairement, dans leurs directives nationales de sécurité, une action terroriste ou criminelle comme pouvant viser un secteur essentiel comme l’eau.
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