De notables progrès ont été réalisés dans le suivi psychologique des militaires confrontés à des situations traumatogènes. Mais, ils ne sont pas moralement préparés à les affronter car ils n'ont pas le temps d'amorcer une démarche personnelle sur la signification de leur vocation qui peut les mener au sacrifice ultime. Leur formation doit donc intégrer un « module d'approche de la mort » afin qu'ils soient mieux armés pour lui faire face.
La relation du militaire à la mort : une nécessaire évolution
The serviceman and death: a necessary evolution
Notable progress has been made in the psychological care of servicemen confronted with trauma-inducing experiences. But they are not morally prepared for such experiences, as they do not have the time to think about their personal approach to the significance of a profession that can ask them to make the ultimate sacrifice. Their training must therefore integrate a ‘module’ on the approach to death so that they are better prepared to face up to it.
Le choix du métier des armes implique d’aller jusqu’au sacrifice ultime. Ainsi, « donner ou recevoir la mort » constitue l’extrême limite de l’engagement de tout militaire pour son pays, et de ce fait, la mort en opérations ne peut être envisagée comme un simple accident du travail.
Il convient donc que, dans le cadre actuel des engagements français dans les théâtres d’opérations extérieures, cette réalité soit rappelée non seulement aux gens d’armes, mais aussi à l’opinion publique.
En effet, dans nos sociétés policées, la mort est surexposée, esthétisée, et de fait, distanciée. Elle n’est plus acceptée que comme l’inéluctable dénouement d’une vie dont l’espérance augmente du fait du développement des technologies, des médicaments, de la sécurité des transports, elle est rejetée en tant que risque vulgairement quotidien.
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