De quelques inconnues aux problèmes d’Asie
En ces premières semaines de l’année 1951, les hommes politiques s’interrogent sur les répercussions qu’entraînerait une guerre étendue au continent chinois ou une retraite américaine.
Un lecteur avisé de cette revue lui adressait récemment une lettre ouverte où perçait l’ironie : « Nous ne ménagerions pas notre admiration devant la somme d’informations que des auteurs surent accumuler (dès les premiers jours de la guerre de Corée) et la rapidité avec laquelle ils en tirèrent la philosophie, si nous n’étions fortement sceptiques quant à la valeur de leurs sources… » Que d’articles, en effet, que d’informations, écrites ou parlées, auront été répandus sur le bloc occidental (terres de libres opinions), depuis le 25 juin 1950 ! Mais que croire et qui croire ? Comment prendre parti, dans l’incertitude des « sources », en faveur de la « résistance à l’agression », de la riposte-éclair, du dépassement du 38e parallèle ou du rembarquement ? Les arguments n’ont manqué, ni pour, ni contre. On est libre : il faut donc affirmer un jugement. Et pourtant que d’inconnues s’imposent aux esprits réfléchis, ceux qui voudraient obtenir, avant de s’engager, quelques précisions que nul ne leur donnera : sur les réelles forces en présence, sur les stratégies évidemment secrètes des états-majors, sur des faits démographiques essentiels, sur des tendances psychologiques… La guerre et la paix suspendues, non plus sur l’Extrême-Orient mais sur la planète, dépendent, en dernière analyse, de l’« adhésion des masses ». Le politique l’emporte sur le militaire ; tout au moins le politique et le militaire sont liés, de manière inextricable, sans qu’il soit besoin, pour autant, d’invoquer Clausewitz.
On se bornera à formuler ici quelques inconnues asiennes, parmi d’autres innombrables :
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