L’auteur rappelle ici l’actualité et la centralité de l’arme atomique, n’en déplaise à ceux qui la jugent dépassée tout comme le concept de dissuasion associé. Sans occulter le débat et les évolutions en cours, il la juge encore utile à notre défense et à la promotion de la paix.
Préambule - Pour la bombe
For the bomb
In this article, Ambassador Gutmann reminds us of the topicality and pivotal importance of nuclear weapons, regardless of the opinions of those who see them as redundant or who consider the concept of deterrence to be outdated. Without ignoring such current debates and developments, his view is that they still have an effective role to play in our defence and in the promotion of peace.
Les déclarations faites à Prague, il y a quelques mois, par le président Obama, exprimant le souhait qu’un jour il n’y ait plus d’arsenal nucléaire dans le monde, ont ravivé, en particulier en France, le débat sur la bombe atomique, alors que pourtant, en ajoutant qu’il ne verrait sans doute pas lui-même ce jour, M. Obama a reconnu implicitement que, le monde étant ce qu’il est, les États-Unis ne sauraient se priver avant longtemps de l’arme nucléaire.
Mais en France, il y a toujours ceux qui estiment que pour nous la détention de la bombe ne tient qu’à des considérations de prestige et ceux, parmi eux, qui de surcroît la condamnent comme immorale.
Assimiler en l’occurrence le prestige à une sorte de gloriole n’est pas sérieux. Mais y voir comme une recherche vaine d’un certain poids dans le monde ne l’est pas davantage. Pour beaucoup de dénigreurs de la bombe française, le temps est d’ailleurs révolu pour notre pays de prétendre à davantage que de l’influence, tant il serait vrai qu’il ne pourrait plus de façon générale – et la bombe n’y changerait rien – avoir une puissance qui soit à la mesure des protagonistes et des enjeux actuels. Pourtant, le temps est venu des plus grands périls. Le monde, complexe, tumultueux, sans ordre, est comme sans amarres, ni amers. Comment croire que l’influence, ce simple pouvoir moral, suffirait à la France pour avoir un rôle singulier, plus encore pour exister encore et demeurer soi-même ?
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