L’auteur rappelle qu’au-delà des procédures opérationnelles et des règles de l’interopérabilité technique, c’est d’une véritable culture militaire commune que procède l’efficacité multinationale. Une école européenne d’officiers y contribuerait.
Une école militaire européenne d'officiers ?
A European Staff College for officers?
The author reminds us that above and beyond operational procedures and technical interoperability standards, multinational effectiveness can only result from a genuine shared military culture. A European Staff College would contribute to this.
Dans la plupart des opérations militaires auxquelles participent les pays européens, leurs forces opèrent ensemble sous le drapeau de l’UE, de l’Otan ou de l’ONU. Bien que les unités tactiques restent normalement composées d’une seule nationalité, elles travaillent très souvent côte à côte, comme c’est le cas pour l’opération Atalante de lutte contre la piraterie au large de la Somalie et les opérations en Afghanistan ou au Liban. De plus, les structures de commandement d’une mission multinationale sont tenues par des militaires de tous les pays participants.
Sur 9 000 militaires français en opérations extérieures (Opex) en mars 2010, à peu près 2 600 militaires étaient engagés dans cinq opérations nationales (y compris l’opération d’aide à Haïti). Les 6 400 autres participaient à quatorze opérations multinationales, ce qui représente seulement 2 à 3 % des militaires français. Cependant, avec les relèves, au bout de quelques années, la plupart des militaires Français auront été engagés dans des opérations multinationales. La situation est semblable dans plusieurs pays européens. Par ailleurs, en Espagne, les militaires en opérations extérieures ne participent le plus souvent qu’à des opérations multinationales.
Dans les opérations multinationales, la coordination entre les forces des différents pays est vitale pour le succès. Une bonne compréhension mutuelle entre les cadres des différents pays, notamment les officiers, est donc fondamentale. D’après mon expérience en missions ou lors des exercices multinationaux, les officiers des différents pays arrivent à se coordonner et à se comprendre pour bien travailler ensemble, mais des visions et des cultures différentes rendent la compréhension mutuelle parfois difficile. Ce décalage peut être expliqué en partie par les différences nationales, mais j’ai souvent ressenti ce même décalage en travaillant avec des officiers de l’Armée de terre ou de la Marine de mon pays. En revanche, lorsque je devais participer aux opérations ou aux exercices avec certains officiers de l’Armée de l’air espagnole, officiers que je n’avais pas vus pendant des années depuis notre formation commune à l’École de l’air espagnole et qui avaient travaillé dans des domaines complètement différents du mien, la compréhension mutuelle était immédiate.
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