La résilience ne se décrète pas, elle ne se constate pas, mais s’organise par des mesures de précaution et d’anticipation ; voilà ce qu’explique l’auteur qui souligne le caractère vital de la fiabilité de l’administration de la Défense lorsque la crise survient.
Résilience : du concept à la réalité
Resilience: from concept to reality
The author emphasises that resilience cannot be made to order; it is not self- evident but arises out of precautionary and preventive measures. He explains that Defence administration must be dependable when a crisis occurs.
Le concept de « résilience » (1), énoncé dans le dernier Livre blanc, fait actuellement l’objet de nombreux commentaires qui portent davantage sur sa définition et sa portée que sur les conséquences pratiques qu’il convient d’en tirer pour l’organisation des armées et la mobilisation des ressources du pays.
L’expression contemporaine du concept plonge ses racines historiques dans des occurrences du passé qu’il conviendrait de réétudier : la guerre de succession d’Espagne à la fin du règne de Louis XIV, Valmy et la « Patrie en danger » de 1792 et ce qui – et à Dieu ne plaise – restera sans doute comme le plus formidable exemple : la Grande Guerre de 14-18 et l’étonnante adaptation des armées et de l’industrie françaises sous la pression tenace d’un redoutable ennemi.
Si pour ce qui concerne les multiples acceptions d’un concept applicable bien au-delà du champ d’action des armées, l’article du général Loup Francart, « Résilience : de quoi s’agit-il ? » paru dans le numéro de février 2010 de la Revue Défense Nationale, apporte tous les éclaircissements nécessaires, force est de constater que pour ce qui touche aux moyens de parvenir à la résilience des pouvoirs publics et de leur composante militaire, la réflexion doit se poursuivre et beaucoup d’actions restent à reconsidérer, sans doute à rebours des évolutions engagées dans le cadre de la revue générale des politiques publiques (RGPP). Les quelques pistes explorées dans différents articles du numéro de février de la RDN laissent perplexe quant à leur portée, qu’il s’agisse de la recréation d’une garde nationale dont l’efficacité militaire ou policière a toujours constitué une déception ou des efforts inlassables à entreprendre pour revigorer un lien « armée-nation » fragilisé depuis la suspension du service militaire.
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