Analysant le fiasco diplomatique européen de la conférence climatique de 2009, l’auteur identifie six symptômes du nouvel ordre mondial qui constituent selon lui le Syndrome de Copenhague.
Le Syndrome de Copenhague
The Copenhagen Syndrome
By analysing the diplomatic fiasco of the Climate Change Conference of 2009, the author identifies six symptoms of the emerging new world order that in his view constitute the Copenhagen Syndrome.
D’un point de vue européen, la conférence sur le climat de Copenhague en décembre dernier n’était pas seulement décevante ; elle déclenchait un réveil brutal. Alors que tous les pays des Nations unies étaient réunis autour de la table, un accord était négocié par cinq pays, à l’abri des regards, dans une pièce voisine. Alors que l’Union européenne (UE), souvent trop discrète, avait fait entendre sa voix sur le dossier climatique, elle n’était pas invitée à négocier l’accord final clôturant la conférence. Alors qu’une grande partie de la population mondiale (mais surtout occidentale, il est vrai) considère que le changement climatique constitue une menace systémique majeure, les chefs d’État du monde entier ne parvenaient pas à sceller un accord à la hauteur du défi.
Que s’est-il passé ? Tout simplement Copenhague était un aperçu du nouvel ordre mondial. En arrivant à la conférence des Nations unies, les Européens parlaient d’intérêts mutuels et de coopération globale. Mais ils n’ont pas réussi à se faire entendre. Et pour cause : le langage parlé à Copenhague était celui de la realpolitik et de la géopolitique. À prononcer avec l’accent américain, chinois ou indien. L’intérêt fondamental du grand jeu qu’était la conférence climatique tient d’abord à ce qu’il révélait du nouvel ordre mondial émergent.
Ce dernier se caractérise par la montée en puissance de nouveaux acteurs, souvent symbolisés par l’acronyme BRIC, pour Brésil, Russie, Inde et Chine ou BASIC quand on remplace la Russie par l’Afrique du Sud ; inversement, et selon la théorie de la relativité de la puissance, par un déclin global de l’Occident ; et enfin par une interdépendance croissante entre les acteurs mondiaux, tant au niveau économique et politique que sécuritaire, voire existentiel dans le cas du changement climatique.
Il reste 90 % de l'article à lire
Plan de l'article