En revenant aux origines de l’indépendance de la Guinée, Mme Bangoura nous montre que la crise qui a éclaté à l’automne dernier s’inscrit dans un lent processus de normalisation des forces de défense et de sécurité dans la vie publique guinéenne.
La réforme du secteur de sécurité en Guinée
Reform of the security sector in Guinea
By recalling the origins of Guinean independence, Mme Bangoura demonstrates that the crisis that erupted last autumn was part of a slow process of normalisation for the defence and security forces within Guinean public life.
Deux problèmes majeurs touchent les forces de défense et de sécurité de manière récurrente en Guinée : d’une part, l’indiscipline, en particulier dans l’armée et d’autre part, les exactions ainsi que la répression violente à l’encontre des populations civiles et des citoyens. Ces fléaux connus aussi bien des gouvernants que des gouvernés n’épargnent personne. Les massacres et viols collectifs du 28 septembre 2009, puis l’attentat le 3 décembre contre Moussa Dadis Camara, le président du Conseil national pour la démocratie et le développement, CNDD (la junte au pouvoir), sont là pour en témoigner.
Dès lors, la première question qui se pose est pourquoi ? C’est celle de la gouvernance. La seconde est comment y remédier, c’est-à-dire, quelle réforme envisager ? Une refondation en profondeur et une réforme intégrée du secteur de la sécurité concomitamment au retour à l’ordre constitutionnel semblent les solutions permettant de guérir ces maux. Le déroulement de la transition et la période post-électorale via une élection présidentielle libre, crédible et transparente sont ainsi au cœur des enjeux politiques et sécuritaires de ce pays.
Gouvernance du secteur de la sécurité en Guinée : état des lieux depuis l’indépendance
Sous le régime de Sékou Touré
Sous Sékou Touré, qui a arraché l’indépendance dès 1958 au colonisateur français, l’armée est devenue à la fois l’instrument et la victime du pouvoir.
Il reste 94 % de l'article à lire
Plan de l'article