Au moment où la Fondation pour les études de défense nationale (FEDN) publie le dernier ouvrage de Léo Hamon, Le sanctuaire désenclavé ? (cahier n° 23, 1982, 455 pages), il nous a paru d'un très grand intérêt que l'auteur présente lui-même ce livre aux lecteurs en répondant aux questions de l'amiral Duval.
Le sanctuaire désenclavé ? Réflexions sur la stratégie militaire française (I)
Amiral Marcel Duval : Au moment où la Fondation pour les études de défense nationale publie votre dernier ouvrage, « le sanctuaire désenclavé ? » (1), il nous a paru d’un très grand intérêt que vous présentiez vous-même ce livre à nos lecteurs en répondant à nos questions.
En guise d’entrée en matière, nous souhaiterions savoir comment vous en êtes venu à vous intéresser à la stratégie et à ce que vous dénommez « les méthodes et la dignité de l’analyse militaire ». Rien en effet ne semblait y préparer l’avocat que vous avez été au début de votre vie professionnelle, puis le professeur agrégé de droit public que vous êtes devenu. Il est vrai que vos « itinéraires » (2) ont toujours été complexes et vos curiosités multiples, puisque vous avez été successivement résistant, vice-président du comité parisien de libération, conseiller municipal de Paris, sénateur de la Seine, député de l’Essonne, ministre du gouvernement Chaban-Delmas, et que vous êtes resté un homme politique dynamique et ouvert au dialogue. Or, comme vous l’avez écrit, « la stratégie, c’est la dialectique de l’autre ».
M. Léo Hamon : Votre question me porte à m’interroger sur moi-même, et pour s’en excuser, il faut souvent s’appliquer ce mot de Victor Hugo : « Insensé, qui croit que tu n’es pas moi ». L’itinéraire de Léo Hamon est simplement celui d’un Français réfléchissant dans certaines conditions aux affaires de son pays.
Il reste 96 % de l'article à lire