Cet article fait suite à celui écrit dans le numéro de janvier et traitant des organisations paramilitaires en Union soviétique. Il s'agit ici de ce que font les pays satellites pour imiter le grand frère, voire adapter leurs solutions aux problèmes qui leur sont propres.
Les organisations paramilitaires dans les pays de l'Est - (II) Imitations et révisions du modèle soviétique
Dès la libération de 1944-1945, certains partis communistes des pays de l’Est ont armé des milices populaires en vue de préparer la prise du pouvoir, retrouvant à la fois la tradition révolutionnaire et la doctrine d’Engels. Ce fut successivement le cas de la Roumanie, de la Pologne et de la Tchécoslovaquie. Une telle création n’était pas nécessaire en Yougoslavie et en Albanie, libérées par leurs propres partisans communistes. Dans les autres pays, la formation de milices fut plus tardive et servit alors à consolider le pouvoir au moment des crises internes : Bulgarie en 1948 ; Allemagne de l’Est en 1953 ; Hongrie en 1956.
La prise du pouvoir par les communistes s’accompagna d’une imitation fidèle du modèle d’organisation militaire et paramilitaire de l’URSS. Cependant, trois pays devaient refuser l’intégration imposée par Moscou : la Yougoslavie en 1948 et l’Albanie en 1961, rejoints en 1968 par la Roumanie, à la suite de l’intervention du Pacte de Varsovie en Tchécoslovaquie. Ces trois États ont donc adopté un système de « défense populaire généralisée », qui vise en fait à prévenir toute intervention étrangère, même si elle provient de l’État modèle.
S’agissant des pays de l’Est étudiés, trois systèmes paramilitaires doivent donc être décrits : les milices populaires des cinq pays « fidèles », les autres organisations des mêmes pays, la défense populaire des trois pays « indépendants ».
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