Puissance aérienne et défense terrestre - Un point de vue américain
Puissance aérienne et puissance maritime ont au moins une caractéristique commune : elles font l’objet de constants malentendus, surtout chez les nations accoutumées à penser sous la forme de la guerre sur terre. Pourtant pas de problème militaire plus important aujourd’hui que d’utiliser comme il convient la puissance aérienne. Pour mettre un peu de clarté dans cette confusion, examinons quelques-uns des aspects fondamentaux sous lesquels se présente ce problème en ce milieu de notre malheureux siècle.
L’aviation joue-t-elle un rôle prééminent entre les armes et les forces de l’heure actuelle ?
Aucune autre arme ne possède pareille puissance de feu. La puissance de feu d’un seul chasseur-bombardier armé de fusées est égale à la bordée d’un croiseur armé de pièces de 8 pouces (20 cm.). Quelle que soit la puissance qu’ait pu emmagasiner un avion militaire dans le passé, une aviation vraiment moderne est aujourd’hui munie de bombes atomiques, — explosifs sans rivaux parmi les autres armes et qui, dans les conditions présentes, ne peuvent être employés que d’un appareil volant.
Outre qu’elle possède de loin la plus grande puissance de feu, l’aviation est dotée d’une mobilité très supérieure à celle de n’importe quelle autre arme. Il suffit de quelques minutes pour concentrer un grand nombre d’appareils contre une même cible ; il suffit de quelques heures pour que les mêmes appareils se tournent ensuite contre un autre objectif, alors qu’à la surface du sol il faudrait des jours pour concentrer une puissance de feu approchante. De plus, le rassemblement d’avions peut s’opérer à une vitesse qui pousse la surprise au maximum, alors qu’à la surface, les concentrations de forces courent le risque d’être repérées dès le début.
Il reste 94 % de l'article à lire
Plan de l'article