La fortification a-t-elle vécu ?
L’inutilité plus apparente que réelle de la Ligne Maginot en 1940, l’effondrement du mur de l’Atlantique et la résistance limitée de la ligne Siegfried d’une part, et d’autre part le développement des troupes aéroportées et de « l’artillerie » à bord des avions (rockets) sont à l’origine de l’indifférence qui se manifeste en France à l’égard de la fortification. D’aucuns pensent même que celle-ci n’a plus place dans la guerre moderne. Sans doute, avait-on accordé à la fortification permanente un pouvoir excessif et l’on comprend la désillusion de ceux qui avaient mis, en la ligne Maginot, une confiance quasi mystique.
La fortification n’est qu’une auxiliaire de la défense : elle diminue la vulnérabilité des défenseurs ; elle facilite le jeu de leurs réflexes ; elle compense une infériorité momentanée ; elle oblige l’assaillant à accumuler des moyens puissants tandis que la défense peut souffler et se reprendre. Les Allemands l’ont bien compris qui, durant la campagne d’Italie, puis au cours de celle de France, ont systématiquement organisé leurs positions défensives successives, ce qui leur a permis de prolonger leur résistance, malgré une aviation et une artillerie réduites.
En 1939, deux positions fortifiées de conception différente ont rempli pour chacun des belligérants des rôles sensiblement identiques.
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